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Sommet de l'élevage / Photo P. Bossin
Sommet de l'élevage / Photo P. Bossin
Économie Environnement

Le Sommet a atteint des sommets

Le Sommet de l'élevage annonce une 31e édition exceptionnelle qui s'est soldée par 105 000 visiteurs dont 5 000 étrangers. Les organisateurs se tournent maintenant vers l'avenir et devront accompagner les exigences environnementales pour la filière mais aussi pour le Sommet lui même.

Avec un total de 105 000 visiteurs dont 5 000 internationaux, le Sommet de l’élevage 2022 affiche un bilan plus que positif permettant à l’équipe d’organisation de classer les problématiques Covid dans les archives. En dehors des statistiques qui prouvent que l’événement est bel et bien l’un des plus gros de sa catégorie en Europe, le Sommet est aussi un moment important pour le monde de l’élevage mais aussi le monde politique, puisqu’il attire de nombreuses personnalités, à commencer par des ministres qui savent bien que l’image se façonne « au cul des vaches ». Cette année et pour la première fois, le président du Sénat a fait le déplacement tout comme le ministre de l’alimentation, de l’agriculture et de l’industrie de Mongolie, pays mis à l’honneur durant cette 31e édition. Le Sommet de l’élevage était bien « the place to be » pour les décideurs mais aussi pour les exposants qui étaient plus de 1 500 et qui manifestement ont fait de bonnes affaires tout en profitant des plaisirs de la bonne chair.

Devenir le Mondial de l’élevage durable 

Le Sommet de l’élevage entend bien, dans l’avenir, devenir le Mondial de l’élevage durable avec une véritable carte à jouer en 2026 qui sera l’Année mondiale du pastoralisme et des pâturages. Mais si les intentions sont là pour la manifestation, le chemin semble encore très long pour la filière. Le Sommet et ses fameux concours qui montrent le meilleur, ne masquent pas pour autant ce que certains considèrent comme le pire, à l’image de L214. En marge du Sommet, l’association à organisé une manifestation pour dénoncer, une fois de plus, l’élevage intensif et par la même occasion les méthodes du monde de l’agro-alimentaire. Entre l’image et la réalité, il y a parfois un fossé à combler que nul ne peut ignorer, même si  les choses évoluent favorablement en particulier dans le Massif central avec de nombreux éleveurs qui ont entamé introspection et évolution vers un monde plus durable.

Il n’y a pas que l’élevage qui doit devenir durable

Pour devenir le Mondial de l’élevage durable, le Sommet devra sans doute se réinventer et aussi se pencher sur son bilan carbone. La grande transhumance de 105 000 visiteurs sans parler de l’ensemble de la logistique à mettre en oeuvre pour organiser cet événement d’envergure, ne vont pas vraiment dans le sens de la réduction des émissions de CO2. Mais cela est vrai pour le Sommet de l’élevage comme pour l’ensemble des grands salons. Cette année la marque Citroën a décidé depuis la première fois de son histoire de ne pas participer au Salon de l’auto. Vincent Cobée, son PDG a pointé du doigt l’antinomie entre le Salon de l’auto (et ses méfaits sur l’environnement) et tout le travail qui est réalisé par l’entreprise aux Chevrons pour développer des véhicules à l’emprunte carbone la plus faible possible. (voir programme OLI). Le succès du Sommet de l’élevage ouvre également le débat de l’extension éventuelle de la Grande Halle d’Auvergne, évoquée par le président de la Région, lui aussi de passage dans la plaine de Sarliève cette année. Alors que l’on parle sans arrêt de sobriété serait-il raisonnable de lancer un tel projet ?  De plus, le second événement majeur à utiliser cet équipement, la Foire de Clermont-Cournon montre à chaque nouvelle édition que son modèle ne fonctionne plus avec 85 000 visiteurs en 2022 contre près de 150 000 en 2015. Décidément écologie, économie et développement du territoire ne tournent pas toujours dans le même sens.

À propos de l'auteur

Olivier Perrot

Pionnier de la Radio Libre en 1981, Olivier Perrot a été animateur et journaliste notamment sur le réseau Europe 2 avant de devenir responsable communication et événements à la Fnac. Président de Kanti sas, spécialisée dans la communication culturelle, il a décidé de se réinvestir dans l'univers des médias en participant à la création de 7jours à Clermont.

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