Ils ne se ressemblent plus, plus du tout. Et ils ne peuvent plus se sentir. Ni frères ennemis, ni cousins éloignés… Rien ne les rapproche, rien ne les rassemble si ce n’est peut-être un passé décomposé. En effet, ils ont longtemps marché ensemble, cote à cote, en se supportant par opportunisme. L’ex gauche a éclaté, explosé, éparpillée façon puzzle.
Réformateurs et idéalistes
D’un côté, des sociaux-libéraux, que l’on a vu régulièrement à l’œuvre dans la vieille Europe, en Angleterre ou en Allemagne, en particulier (Tony Blair, Shroeder). Ils sont réformateurs, libéraux, adeptes du compromis. Ils transforment, mettent à mal les anciens standards sociaux. Plus encore que la droite, ce sont eux qui, généralement, transforment la société, sous couvert de modernisation, de mondialisation et d’un humanisme qu’ils revendiquent. Et dont on ne sait trop quelle est la signification.
François Hollande était l’un d’eux d’entre eux mais sans l’avouer, à demi-mot, caché… Et ils ont trouvé en Emmanuel Macron une figure de proue. Adoré par le patronat, soutenu par les milieux financiers, adoubé par une Europe mondialiste plus que continentale.
De l’autre, une gauche ferme, élevée dans les idéaux de la lutte des classes, attachée à des valeurs, arque- boutée sur des questions sociales, en prise avec l’histoire : celle des combats et des révolutions. Plus communarde que mai 68… Cette gauche sans concession, sans nuance a sa nouvelle idole, un tribun, un porte-drapeau, Jean-Luc Mélenchon, certes fragilisé par ses frasques. Un leader « maximo » diminué mais pas encore contesté.
Le grand écart est désormais acté…
Ni trop, ni pas assez
Au beau milieu de ce chaos, un Parti Socialiste qui ne sait sur quel pied danser. Malade de ses échecs, traversé par tous les vents, oscillant, hésitant, tremblant, exsangue . Désireux d’exister mais de quelle façon…Un PS soucieux de n’être ni trop, ni pas assez, en mal d’identité, en déficit d’idées et de personnalités.
Le plan machiavélique d’Emmanuel Macron, qui a engendré la France des Gilets jaunes, a redistribué les cartes politiques. La droite « traditionnelle », elle-même, apparaît hachée menu, en pâle position. Et pleine de dissonances et de contradictions. Incapable de trancher entre conservatisme et néo-libéralisme, entre radicalité et centrisme. La fuite récente de Thierry Mariani, ex ministre de Nicolas Sarkozy, passé du bleu clair au bleu foncé, est peut-être anecdotique. Mais elle reste significative. La recomposition du paysage politique est peut-être en marche…
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