Le loup (canis lupus) est une espèce protégée. Tout au moins en théorie. Car, depuis plusieurs années, les dérogations ministérielles ou préfectorales, attentant à ce statut sont légion. Ainsi, chaque année, davantage de loups sont abattus en France, pas moins de trente déjà, au 15 juillet, pour l’exercice 2020. Tandis que l’augmentation de la population ralentit, le nombre de dérogations ne cesse de croître…
Des dérogations toujours plus nombreuses
Rappelons que les loups sont revenus d’eux-mêmes en France, en traversant les Alpes. C’est donc que le territoire est adapté à leur survie. Un retour que l’association de protection animale One Voice a salué et dont on ne peut que se féliciter en terme de biodiversité. Le loup, en effet, est un habitant endémique de notre territoire et son extinction provisoire sur notre sol n’a été du qu’aux massacres qu’il a subis. C’est évidemment la pression exercée par les éleveurs ovins qui a incité les autorités publiques à accorder des dérogations de tirs. Rappelons toutefois que les éleveurs sont généralement dédommagés des dégâts subis et que ces aides ne sont malheureusement pas systématiquement conditionnées à des mesures de protection adaptées.
Quelle logique ?
L’association One Voice a attaqué devant le Conseil d’Etat les arrêtés expérimentaux du 26 juillet et du 30 décembre 2019 , permettant une augmentation des tirs sur les loups et en assouplissant les modalités. Une demande en référé déboutée le 6 février dernier « devant le faible nombre de dérogations accordées. » Pourtant, aujourd’hui, l’Etat prévoit la prédation de 60 nouveaux loups d’ici la fin de l’année, pour atteindre le chiffre de 90 en 2020, selon une logique que l’on ne comprend pas bien. Face à la situation, One Voice vient d’écrire à la nouvelle Ministre de la Transition écologique et solidaire, Barbara Pompili pour lui demander de suspendre de toute urgence l’arrêté concerné. « Il est nécessaire d’étudier les meutes et non de tirer dans le tas, un nombre décidé dans des bureaux, qu’ils soient présidentiel, ministériels ou préfectoraux. Les loups sont des animaux sociaux, intelligents, et qui ont besoin, comme tout un chacun, de se nourrir pour vivre et dont nous avons grand besoin dans la nature de notre pays » souligne l’association. Il est vrai que la biodiversité est le parent pauvre des politiques menées en matière d’environnement et ça n’est pas nouveau…
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