Sacré destin que celui d’Arlette Levy-Andersen. Alors qu’elle était jeune fille, cette française pris conscience de sa judéité à l’occasion de la mise en application des lois antisémites du gouvernement de Pétain. Afin de rejoindre son père parti clandestinement se réfugier en zone libre, la bachelière de 18 ans s’inscrit à l’université de Clermont-Ferrand, pour y suivre des études d’anglais. Elle est arrêtée le 25 novembre 1943, lors de la rafle destinée briser les réseaux de résistance au sein de l’université de Strasbourg repliée en Auvergne. D’abord détenue dans la caserne du 92e Régiment d’infanterie, elle est envoyée vers le camps de Drancy avant d’être déportée à Auschwitz- Birkenau en janvier 1944. Animée par une profonde envie de vivre la jeune femme fut l’une des rares personnes déportées à supporter l’enfer des camps d’extermination et à en sortir vivante. Elle devient par la suite enseignante de Français au Danemark.
Le comité égalité et lutte contre les discrimination de l’UCA a choisi de lui rendre honneur en baptisant à son nom le Centre de Langues et du multimédia à son nom, au bas de la symbolique rue Paul-Collomp, enseignant, abattu par la Gestapo durant la rafle.
Une histoire à ne jamais oublier
Thomas Kvist Christiansen, journaliste, auteur et documentariste danois, s’est intéressé à la trajectoire singulière d’Arlette Levy-Andersen et a consacré plusieurs années de travail à comprendre et analyser son parcours dans le but de publier Nous sommes ici pour mourir livre témoignage de sa vie sous trois angles différents : le parcours d’une jeune femme dans une France qui la rejette progressivement, le vécu d’une étudiante dans une université double, théâtre de ce qui fut, sans conteste, la plus importante rafle perpétrée dans le milieu universitaire français et le sort d’une déportée pleine d’espérance et possédant une farouche volonté de vivre. L’auteur explique comment Arlette Lévy-Andersen a réussi à survivre à l’épreuve, à s’accomplir pleinement au Danemark et pourquoi après des années de silence sur sa déportation, elle décida de témoigner auprès des Danois. La survivante de la Shoah dispense une leçon de courage et d’humanisme à transmettre aux générations futures.
Par ailleurs, Thomas Kvist Christiansen a réalisé en 2017 le film Arlette, une histoire que nous ne devons jamais oublier et travaillé ces dernières années à la documentation de la vie et de l’histoire d’Arlette Lévy-Andersen, en particulier sur son travail de mémoire durant les 30 ans dernières années pour que le monde sache et n’oublie pas le drame de la Shoah.
Rencontre à la Librairie Les Volcans
La librairie les Volcans propose une rencontre autours de l’ouvrage Nous sommes ici pour mourir en présence de son traducteur et éditeur Fabrice Boyer, (qui est aussi directeur de la bibliothèque du site universitaire Clermont Auvergne) et de Catherine Morgan-Proux, maître de conférence à l’UCA, au département Métiers de la culture, qui assure la liaison entre la maison d’édition et l’auteur ainsi que la promotion du livre. Compte tenu de l’éloignement géographique, Thomas Kvist Christiansen ne sera pas présent.
Rencontre publique au « Patio », espace de rencontre de la Librairie Les Volcans, jeudi 27 janvier 2022 de 17h à 19h. Entrée libre sous procédure Covid.
Nous sommes ici pour mourir, l’itinéraire d’Arlette Lévy-Andersen, rescapée d’Auschwitz,
publié aux Presses Universitaires Blaise Pascal avec le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.
Lire aussi nos articles : (2020) Arlette Lévy-Andersen, de Clermont à Auschwitz et (2018) Commémorations de la rafle du 25 novembre
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