La nature, hélas, est rarement un bien préservé. On pourrait espérer au moins qu’elle soit un espace partagé. Ça n’est hélas plus le cas dès lors que l’automne s’approche et que les fusils sont de retour.
Derrière les viseurs, il y a évidemment les chasseurs, ces « drôles d’amoureux de la nature » pour qui plaisir doit rimer avec mort. Tuer est leur jeu préféré, une macabre habitude, une cruelle et sempiternelle rengaine.
Minorité et puissant lobbying
La France compte environ un million de chasseurs dont le poids est énorme auprès des pouvoirs publics. Lobbying, représentation auprès des politiques, ils ont leur entrée auprès des puissants et des décideurs, revendiquent et obtiennent… Une situation unique en Europe.
Le gouvernement actuel, dont l’habitude est pourtant de couper la poire en deux, a très nettement fait allégeance aux chasseurs, ce qui fut d’ailleurs l’une des raisons de la démission de Nicolas Hulot du ministère de l’environnement. Quant à la Région Auvergne-Rhône-Alpes, dans le sillage de Laurent Wauquiez, elle a délégué une partie des responsabilités environnementales aux associations de chasse, reléguant les acteurs de l’écologie, taxées de sensiblerie, au fond de la classe tout en les affublant d’un bonnet d’âne.
Des théories fumeuses
Récemment la commission européenne a demandé à la France de mettre fin à certaines méthodes « illégales » et cruelles, comme la chasse à la glus et au filet ou encore celle pratiquée contre des espèces «vulnérables». Il y a fort à parier que le pouvoir en place préférera payer des amendes plutôt que d’insatisfaire sa clientèle cynégétique si bien organisée et structurée.
On connaît évidemment les arguments des chasseurs, mille fois répétés. « Nous sommes les meilleurs gestionnaires de la nature ». « Sans nous, les espèces et les maladies proliféreraient. » Des théories fumeuses qui ne s’appuient sur aucun argument scientifique et masquent, en réalité, un désastre écologique. Et puis il y a les « la mort , c’est naturel », « la nature elle-même est cruelle ». Balivernes habituelles que l’on peut balayer d’un revers de manche… Ces beaux discours tenus par les adeptes de la carabine ne recouvrent que le plaisir de traquer et de donner la mort. Ce que Gérard Charollois, juriste, juge et président du mouvement Convention, Vie et Nature qualifie de « la rencontre inadmissible, immonde entre le plaisir et la mort, la distraction et la souffrance ».
Tableau de chasse
En septembre, la campagne redevient un stand de tir, un tableau de chasse avec ses battues, ses traques inlassables, ses pétarades et ses victimes toujours innocentes. Les animaux sauvages y vivent dans l’angoisse… et y meurent dans des quantités invraisemblables. Quant aux promeneurs, ils n’ont qu’à bien se tenir ou, peut-être, rentrer chez eux. Le 29 février, au soir, c’est promis, les fusils devraient se taire.
Merci pour cette liberté de ton qui ne se préoccupe pas de ménager la chèvre et le chou.
ça,c’est bien envoyé et ça fait du bien!
Merci pour avoir eu le courage de dénoncer ce massacre organisé contrairement à tous les médias français qui sont soit silencieux sur ce problème, soit font la promotion de la chasse alors que dans le même temps ils se font un plaisir de relater toute petite attaque du loup ou de l’ours sur des brebis laissées sans protection par les éleveurs. Une manifestation contre la chasse est prévue le 5 octobre à Paris pour faire entendre la voix à la majorité silencieuse des opposants à la chasse.