Les filles de l’Asm Romagnat vont enfin retrouver le championnat dont le démarrage a été retardé cette année, en raison de la Coupe du Monde. Le premier match programmé dimanche prochain, 11 décembre, verra un déplacement à Grenoble, avant une rencontre à domicile contre Bobigny. L’équipe qui retrouve cette semaine Jessy Trémoulière après le douloureux épisode de la Coupe du Monde, entend bien « aller le plus loin possible » cette saison, en atteignant au minimum les phases finales.
Entretien avec l’entraîneur Fabrice Ribeyrolles :
Philippe Thivat : Sur le pont depuis le 17 août avec un groupe renouvelé, quels sont vos ressentis à l’approche du championnat ?
Fabrice Ribeyrolles : Les ressentis sont bons malgré des résultats décevants en coupe de France. Il y a une évolution visible sur le contenu de nos matchs avec un groupe sain , qui travaille bien et qui est animé d’un super état d’esprit. Le projet est intéressant dans l’animation, mais nous devons nous appliquer dans la finition. Nous nous appuyons sur une ossature forte de filles au club depuis longtemps et de nouvelles venues, jeunes, à fort potentiel.
P.T : La formation c’est l’ADN de l’Asm Romagnat rugby féminin ?
F.R : Oui tout à fait et c’est ce qui fait notre force ici. Nous sommes au plus haut niveau du championnat de France avec ce projet et notre recrutement s’est orienté sur de jeunes joueuses de 18 ans. Nous comptons également sur des joueuses plus expérimentées pour accompagner toute cette jeunesse et nous qualifier pour les phases finales.
P.T : D’autres renforts sont en prévision ?
F.R : Nous attendons deux joueuses du Canada dont l’une est âgée de 22 ans et qui joue pilier droit. Elle a fait toute la préparation d’avant coupe du monde. L’autre joueuse âgée de 30 ans est deuxième ligne et a porté les couleurs de Lons l’année dernière. Elle a aussi fait la préparation pour la coupe du monde. Elles possèdent des profils très intéressants. Elles sont pour le moment, en attente de leurs visas pour venir en France. « Il faut que les joueuses soient heureuses sur le terrain »
P.T : Lors de l’assemblée générale, vous avez déclaré que vous étiez (le staff) en premier lieu des éducateurs ? Pouvez-vous développer sur ce sujet ?
F.R : Les filles sont très jeunes quand elles nous rejoignent et notre rôle est aussi de veiller à que tout se passe bien et d’être à leur écoute. Nous devons aussi leur inculquer des valeurs qui nous tiennent à cœur, afin de faciliter au maximum la vie de groupe. Le sport est avant tout une question d’éducation et de respect.
P.T : Votre projet sportif repose sur un jeu de déplacements, d’évitements où la notion de plaisir est importante ?
F.R : Avec Vincent (Fargeas) , nous ne sommes pas là pour nous ennuyer et les filles non plus d’ailleurs. Il faut que les joueuses soient heureuses sur le terrain. Elles méritent d’être accompagnées dans les meilleures conditions. Nous savons où nous voulons aller et ce que nous souhaitons construire ensemble, à travers notre projet. C’est ce que nous voulons transmettre aux supporters, aux partenaires, aux gens qui nous suivent.
P.T : Huit années auprès des filles de l’Asm Romagnat, comment renouvelez-vous votre discours ?
F.R : Tant d’années dans un club de rugby féminin est une exception je crois, mais aussi le signe qu’avec Vincent qui m’a rejoint il y a 5 ans, nous arrivons à transmettre notre enthousiasme au groupe. Tout le monde est heureux de se retrouver à l’entraînement et nous essayons d’être équitables dans ce que nous proposons. Le lien de confiance est important et notre bureau est toujours ouvert pour échanger, pour soutenir et partager.
P.T : Le staff accueille Grégory Besombes bien connu du rugby régional. Quel est son rôle dans le staff ?
F.R : Avec Vincent nous sommes un peu la tête dans le guidon depuis 5 ans avec nos certitudes et avoir un œil neuf est toujours pertinent. Grégory est en formation à Marcoussis ; il nous apporte une autre vision, un autre discours, des éléments qui sont complémentaires à ce que nous faisons. Il s’occupe plus particulièrement des trois quarts à qui il amène un souffle nouveau. C’est un vrai plus pour le club.
P.T : La finale de la coupe du monde de rugby a été une superbe vitrine pour le rugby féminin, avec ce jeu Néo-Zélandais. Un jeu d’évitements, de déplacements que vous défendez ?
F.R : J’ai pris beaucoup de plaisir à regarder cette finale, en étant très fan de leur jeu, leurs sourires, des émotions que les Black Ferns pouvaient transmettre. Wayne Smith, leur entraîneur qui vient des All Blacks, a fait du super travail en sachant être à leur écoute et en magnifiant cette notion de plaisir, dans le jeu et dans la vie du groupe.
P.T : Pour conclure, Jessy Trémoulière va bientôt rejoindre le groupe. N’est elle pas trop affectée de cette mise en retrait par le staff tricolore, lors
de cette compétition qui lui tenait à cœur ?
F.R : Contrairement aux Black Ferns, le groupe de l’équipe de France a connu une gestion humaine assez chaotique. Le rugby féminin doit rester humain, enthousiaste avec une forte envie de partage. Jessy s’est exprimée sur ce lien de confiance qui semblait très fragile et peu constructif. Nous l’avons accompagné et encouragé dans les moments difficiles. Nous sommes heureux de l’accueillir cette semaine pour son retour parmi nous.
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