Accueil » Culture » Didier Veillault : bientôt la vie hors de la Coopé
Didier Veillault / Photo Olivier Perrot
Photo Olivier Perrot
Culture Histoire

Didier Veillault : bientôt la vie hors de la Coopé

Au premier septembre prochain, une page importante de l'histoire de la culture à Clermont va se tourner. Didier Veillault, l'homme qui à ouvert la Coopérative de Mai il y a 22 ans, va passer la main. Pour "ce dingue de musique" le temps a filé vite mais la passion et l'excitation sont restées intactes.

« J’ai décidé de ne plus être directeur de la Coopérative de Mai… mais je n’arrête pas définitivement mon activité ».  C’est en ces termes que Didier Veillault évoque son futur proche. Au premier septembre prochain, il laissera sa place à un nouveau directeur ou une nouvelle directrice à la tête de la salle de musiques actuelles clermontoise. L’appel à candidature est clos depuis seulement quelques jours et sur la liste des prétendants, figurent une trentaine de noms. « Le profil du candidat idéal n’est pas évident à définir » explique-t-il « A la Coopérative de Mai, il y a 21 salariés et nous réalisons 3 Millions d’euros de chiffre d’affaire, le directeur doit donc s’occuper des ressources humaines et du business… » et aussi des relations publiques et institutionnelles peut-on ajouter.

Quand je suis arrivé, il a fallu convaincre

Arrivé il y a 23 ans de Ris-Orangis où il dirigeait déjà une salle de concert, Le Plan, Didier Veillault avait un sacré défi à relever dans une ville sous-équipée. A l’époque, on assistait à des concert de rock à la Maison des sports mais la municipalité venait de prendre conscience qu’elle devait se doter d’un équipement digne de ce nom. Comme le veut une certaine tradition auvergnate et malgré une solide expérience, le milieu attendait qu’il fasse ses preuves « Quand je suis arrivé, il a fallu convaincre tout le monde que l’on pouvait avoir à Clermont une des salles les plus importante de France. Je voulais faire du populaire et j’ai un peu ramé pour faire passer l’idée ». Didier Veillault avait vu juste. En 22 ans d’exploitation, il a imposé l’idée qu’il fallait en faire plus que ce qui était attendu, pour faire de la Coopé, ce qu’elle est aujourd’hui, une Une dream team des salles aux reconnaissances multiples. « La ville a beaucoup évolué depuis que je suis là et je pense que la SMAC (scène de musiques actuelles) a contribué à son évolution ».

Arrête ton crin-crin

Didier Veillault, toujours autant passionné par la musique n’en revient pas de ce qui lui est arrivé. « A la maison, j’écoutais tout le temps de la musique et ma mère rabâchait arrête ton crin-crin ! Aujourd’hui j’ai 68 ans et je suis toujours là, à écouter de la musique, en particulier Oboy (artiste de rap) dont on prépare la venue. Cela fait 40 ans que j’assiste à des concert. Je me rappelle du concert des Who auquel j’étais allé, à Londres. J’étais comme un fou, un des premiers à faire la queue ». Et puis il est devenu directeur de salle. « J’ai de la chance de faire ce boulot. Si on m’avait dit cela quand j’étais jeune… c’est un privilège. En 22 saisons, c’est fou tout ce qu’on a fait à la Coopé : Les White-Stripes dans le club, Muse, Bashung, Stromae… J’ai toujours la même excitation et ce n’est pas fini. On va bientôt recevoir (enfin) Iggy Pop et Kraftwerk des artistes déjà mythiques quand j’étais jeunes…. mais aussi Des Lions Pour des Lions avec Boochon qui a donné un de ses premier concert, ici sur une première partie il y a vingt ans ».

Je vais laisser la Coopé en pleine forme

Après deux années de Covid, l’équipe de la Coopé constate qu’il est difficile de récupérer le public. « Les Afterworks marchent bien mais il y a un gros travail à fournir pour faire revenir les gens. Il faut recréer du lien alors que l’on a maintenu le contact pendant les fermetures et programmé 40 concerts durant l’été 2021. Cela dit on reste tête de gondole. M, Matthieu Chedid, travaille sur une nouvelle tournée, et c’est à Clermont qu’il va la préparer comme à l’époque de la tournée rose. « Je suis fier car celui ou celle qui va prendre la suite, va récupérer une salle en pleine forme. Certes après 22 ans d’utilisation, le lieux est vieux et rincé mais la Coopé va évoluer. » Avec son équipe Didier Veillault a déjà travaillé sur la future Coopé. « Elle doit évoluer, s’ouvrir davantage autant pour le public que pour les artistes, on a imaginé une grande verrière sur le parvis et un restaurant. Il faut accompagner les nouvelles demandes. Aujourd’hui la musique urbaine tient une place prépondérante, il faut en tenir compte. Après moi il y aura un redémarrage mais les fondamentaux resteront ».

Et après ?

« Après ? Je vais écouter des disques en réfléchissant à des projets… Je passe la main et j’arrête aussi  ma collaboration avec Europavox après le festival, mais je suis ok pour que l’on me sollicite sur des dossiers autours de la musique, mais sur la région. Depuis mon arrivée, je suis devenu plus auvergnat que les Auvergnats ».

 

 

À propos de l'auteur

Olivier Perrot

Pionnier de la Radio Libre en 1981, Olivier Perrot a été animateur et journaliste notamment sur le réseau Europe 2 avant de devenir responsable communication et événements à la Fnac. Président de Kanti sas, spécialisée dans la communication culturelle, il a décidé de se réinvestir dans l'univers des médias en participant à la création de 7jours à Clermont.

Commenter

Cliquez ici pour commenter

Sponsorisé

Les infos dans votre boite