Un rendez-vous intime
Je traversai le chœur depuis la place de la Victoire et balayai du regard l’immensité de ce silence religieux. La pénombre eut instantanément un effet apaisant.
Mon hôte m’inspirait à chaque fois une sensation bien différente de celle de la foi ou de la ferveur. Je ressentais plutôt une admiration instinctive et directement reliée à l’Histoire de mon espèce, à son génie parfois. La preuve se trouvait sous mes yeux.
Justement…
J’étais venue pour en découdre avec la tour de la Bayette., j’avais, par un mauvais concours de circonstances, été frustrée la dernière fois.
J’avais donc logiquement repris rendez-vous aujourd’hui. Juste elle et moi…
Je donnai ma pièce aux bénévoles de la paroisse qui m’indiquèrent une porte trapue à quelques mètres de là. Derrière, immuable, un escalier escarpé creusé par les siècles. La porte s’ouvrit. J’étais fébrile. J’intensifiai ma respiration. Je mesurai l’effort à accomplir.
Deux cent cinquante marches plus haut, le souffle court, j’étais heureuse de retrouver la lumière du jour en arrivant sur la plateforme sommitale. J’avais atteint le point culminant et sous mon regard, de toute part, ma ville, mes volcans, ma plaine, tous étaient venus au rendez-vous… et ce spectacle pouvait se passer de mots…
La métaphore de la Tour de la Bayette
Prendre de la hauteur, se distancier, voir les choses trop familières depuis le dessus est une expérience salutaire. Le changement de paradigme trouble notre réalité et nous renvoie inexorablement à notre juste place. Le monde est si grand et si petit à la fois et derrière l’horizon, au-delà de notre perception, une autre vie se joue.
La vielle dame noire, en m’invitant à être présente ici et maintenant, me chuchotait à l’oreille de ne jamais oublier que ce sont ces petites choses mises bout à bout qui donnent un sens certain à notre passage ici-bas, à condition qu’on les regarde d’en haut.
Je m’engouffrai à nouveau dans le colimaçon de pierre. J’avais trouvé ce que j’étais venue chercher.
Deux cent cinquante marches plus bas, la vie reprendrait son cours, à taille humaine.
Encore un bel article emprunt de spiritualité qui nous ramène à notre condition humaine au milieu du paysage époustouflanr de nos volcans…. Cela me touche. Merci!
Merci marie pour nous avoir fait prendre un peu de hauteur !
Née à Clermont, je n’ai jamais eu l’occasion d’y monter. Il faudra que je prenne le temps de vivre cette expérience salutaire. Merci
Ce super article donne à toute ma famille la terrible envie d aller voir là-haut!!!!! Deux cent cinquante marches … et au bout la récompense !!!! Bravo à Marie .
Exceptionnelle Marie bravo…que de bonheur à lire ces délicieux articles….
Excellente idée. Plutôt que de broyer de la pierre noire de la cathédrale, allons voir la vie en rose des toits de Clermont.
Merci Marie Berlem pour nous rappeler ces jolis endroits de manière si poétique.
Précision du mot, poésie, une envie de faire, refaire et conseiller surtout qu’en prime au delà du spectacle, nous est offert un beau miroir dans lequel nous devons prendre le temps de regarder, chaque jour , chaque instant pour gagner en lucidité et humanité.
Merci. Vois-t-on de la haut, cet autre miroir qu’est le Pavin?