Des personnages hors du commun
Les auditeurs connaissent bien la voix de Christian Robert qui leur raconte depuis une dizaine d’années ses Histoires d’Auvergnats sur les ondes d’une demi-douzaine de radios locales réparties sur les quatre départements de l’ancienne région. En 2012, sous la pression amicale de quelques proches, il entreprend de coucher sur le papier une vingtaine de parcours hors du commun d’Auvergnates et d’Auvergnats qui ont marqué ou marquent encore l’Histoire. On y croisait, entre autres Louis Bonnet, Albert Londres, Marcel Michelin, Jules Vallès, La Fayette ou encore Arletty. Un beau succès qui lui a valu le Prix Nos Racines d’Auvergne 2015.
Voici qu’il récidive avec de nouvelles histoires d’Auvergnats, un second tome qui réunit cette fois des personnages aussi intéressants que le philosophe Blaise Pascal, l’évêque écrivain gallo-romain Sidoine Apollinaire, le poète Michel de L’Hospital, pacificateur durant les guerres de religion, Mauricia de Thiers, une artiste de cirque qui connut une vie aventureuse avant de se consacrer à la politique (personnage qui fait également l’objet d’un très bon livre aux éditions De Borée, L’Audace d’une étoile par Corine Valade), Alexandre Varenne, le fondateur de La Montagne, La Palice, célèbre pour ses lapalissades, le musicien Emmanuel Chabrier, le réalisateur Maurice Pialat, les écrivains Henri Pourrat et Alexandre Vialatte, Fernand Raynaud et Jacques Mailhot, les Auvergnats de paris et quelques autres tout aussi emblématiques. Que du beau monde.
Une belle écriture
Pour une fois, je m’étais promis de prendre mon temps, de lire une histoire de temps en temps, de la savourer, la digérer lentement. Comme pour le premier tome j’en ai été incapable. Je l’ai lu d’une traite : 425 pages aux éditions des Monts d’Auvergne. Pire : je l’ai gloutonné. Parce qu’il y a là une belle écriture. Très bien documentée. Sans fioritures. L’auteur maîtrise indéniablement son sujet. C’est un raconteur, un vrai, qui en quelques pages parvient à restituer une vie, un parcours, un destin sortant de l’ordinaire.
Je partage avec Christian Robert une même passion pour les gens d’Auvergne. Depuis très longtemps, les personnages qui ont marqué l’histoire de ce magnifique pays fréquentent les rayons surchargés de mes bibliothèques. Mais l’art du portrait est difficile. Bien souvent, sous la plume des littérateurs, le modèle reste figé, digne du musée Grévin ; apparaissent très vite des toiles d’araignées et une odeur entêtante de naphtaline. Christian Robert ne tombe pas dans le travers des thanatopracteurs de la littérature. Ses personnages sont bien vivants, on les entend parler, on les voit bouger, on les accompagne sans vergogne dans leurs pérégrinations.
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