Sur le plan social, le 5 novembre 2024 sera lourd de conséquences. Alors que le groupe Michelin annonçait sa volonté de fermer deux de ses usines à Cholet et Vannes, la direction du groupe de distribution Auchan annonçait, de son côté, un vaste plan pour tenter de se sortir d’une très mauvaise passe économique. Comme bien souvent en pareil cas, c’est du côté de la masse salariale que le couperet est tombé. L’entreprise souhaite remercier 2 389 salariés sur les 54 000 employés de l’enseigne, soit presque 5% des effectifs. Le choc est d’autant plus rude que ce plan s’accompagne aussi de la fermeture pure et simple de trois hypermarchés annoncés comme non rentables : Clermont Nord, Bar-le-Duc et Woippy.
Trop de pertes pour poursuivre l’exploitation d’Auchan Nord
« Je regrette la décision du groupe Auchan de fermer son magasin de Clermont Nord » a rapidement commenté Olivier Bianchi, maire de Clermont et président de la métropole sur les réseaux sociaux, ajoutant « Cette fermeture brutale touche environ 200 salariés, impacte fortement le quotidien des Clermontois, et laisse une friche commerciale dans un quartier en plein renouvellement urbain ».
Ce sont précisément 194 salariés qui sont concernés par ce plan. Les syndicats de leur côté ont fait savoir qu’ils allaient se battre pour éviter le pire et tenter d’inverser la vapeur, mais quel peut être le poids des instances syndicales face à un constat financier sans appel ? Les pertes du magasin ont dépassé 2 millions d’euros en deux ans selon certaines sources. Inutile non plus de miser sur une forme de mutualisation des pertes pour garantir une présence de terrain alors que l’enseigne cumule les mauvais exercices et sa holding Elo Groupe (qui possède Auchan Retail), a annoncé durant l’été, une perte nette de près d’un milliard d’euros sur les six premiers mois de 2024.
Les quartiers Nord de Clermont risquent de perdre un pôle de vie sociale et économique
Pour les quartiers Nord de la ville qui sont en plein renouvellement urbain et en phase de densification, c’est une bien mauvaise nouvelle qui risque de freiner les ardeurs des futurs habitants, à moins qu’un repreneur ne se manifeste au cours du premier semestre de 2025. Cela dit, on s’interroge sur l’enseigne qui pourrait être intéressée au regard du niveau de vie moyen constaté dans cette partie de la ville et d’un panier moyen assez faible en comparaison des grandes surfaces situées plus au Sud, dont Auchan Aubière moins impacté par la conjoncture. De plus, la délinquance et les incivilités, comme les rodéos au sein même de la galerie marchande, elle même en mauvaise posture, pourraient bien amplifier la frilosité des plus téméraires.
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