La 2CV fête ses 75 ans cette année. Cette icone automobile étroitement liée à Michelin et à l’Auvergne a été produite jusqu’en 1990 à plus de 5 Millions d’exemplaires. Elle a vu, de son vivant, se développer une descendance foisonnante : Dyane, Acadiane Ami6, Ami 8, Méhari et autres productions plus ou moins artisanales.
En ce début juillet, Charade Classic souffle cet anniversaire avec un peu d’avance, (l’anniversaire officiel ayant lieu en octobre) en invitant les propriétaires des 2CV et dérivés à se rassembler sur le paddock du circuit de Charade.
Sans Michelin, pas de 2CV
C’est grâce à Michelin que la 2CV est arrivée sur le marché. Au milieu des années 30 et malgré la commercialisation de la géniale Traction, Citroën est en mauvaise posture financière. La Manufacture souhaite diversifier son activité et rachète la société du Quai de Javel. Pierre-Jules Boulanger, collaborateur de longue date et alors co-gérant de la manufacture clermontoise en prend la direction.
Il met en place une politique d’austérité qui permet à Citroën de se redresser. Il fait, entre autre, annuler la sortie officielle de la Traction 22, fabuleuse berline à moteur V8, dont il ne sera construit que quelques exemplaires, puis lance le programme « TPV » Très Petite Voiture, les Français ayant besoin de se déplacer à moindre coût au sortir de la guerre.
Ironie du sort, Pierre-Jules Boulanger se tue en 1950 au volant d’une Traction, sur la RN9 dans l’Allier alors qu’il rentre passer le week-end en Auvergne. Ce dernier résidait à Lempdes et la commune lui rend hommage quotidiennement avec la Deudeuche posée sur son piédestal, au bord de l’autoroute et la salle de spectacle du même nom. Un lycée technique porte également son nom.
4 roues sous 1 parapluie scandait la réclame
Le slogan publicitaire des années 60 4 roues sous 1 parapluie aurait presque pu servir de cahier des charges à la voiture mais, en réalité et heureusement, il était un peu plus complexe. Pierre-Jules Boulanger avait définit très précisément les éléments clé la TPV : 4 places, un coffre pour 50 kg de bagages, un moteur de 2cv fiscaux, 3 vitesses, une vitesse de pointe de 60 km/h, 3 litres au 100 km. On ne sait pas en revanche s’il avait réellement demandé qu’elle offre la possibilité de traverser un champ labouré en transportant un panier d’œufs sans en casser un seul. Légende ou pas, la suspension reste un modèle de souplesse et d’angoisse si on a le mal de mer.
Plus de 5 millions d’exemplaires fabriqués
La suite de l’histoire est bien connue : une « bouille sympa », un moteur qui fait le même bruit qu’une vieille moto allemande, un entretien ultra simple et économique à la porté de (presque) tous et plus de 5 millions d’exemplaires construits en 42 ans. Voiture quasi universelle, à l’aise partout et dans tous les milieux, garde plus 30 ans après l’arrêt de la production un capital sympathie extraordinaire. Véritable morceau du patrimoine français, la 2cv est devenue un collector et sa cote n’a cessé de grimper. Les beaux modèles restaurés dans les règles de l’art dépassent désormais les 10 000 euros. Les dérivés de la Deuch sont plus abordables, à l’exception de la Méhari dont les tarifs se sont littéralement envolés.
Pour les amoureux de ces modèles, soucieux de leur bilan carbone, il existe aujourd’hui des répliques électriques très fidèles de 2cv et de Mehari
Charade Classic, circuit de Charade, Saint-Gènes Champanelles, dimanche 2 juillet 9h à 12h30, entrée libre.
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