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Muraille de Chine en fin de vie / Photo 7 Jours à Clermont
Muraille de Chine en fin de vie / Photo 7 Jours à Clermont
Patrimoine Vie publique

Exit la Muraille

Calendrier tenu ! la Muraille de Chine devait avoir disparu avant le 14 juillet, le dernier mur sera tombé le 11. C'est une page de l'histoire de Clermont qui se tourne de manière définitive générant bien évidemment un peu d'émotion y compris chez les décideurs.

À Clermont, ce 11 juillet 2023 sera marqué d’une pierre blanche, ou plutôt d’un gravât de béton blanc. Les derniers pans de mur de la Muraille de Chine, emblématique HLM des années 60, ont disparu sous les assauts répétés de la plus grosse grignoteuse d’Europe à l’œuvre sur site depuis avril dernier. « J’avoue une certaine émotion ce matin » commente Olivier Bianchi, maire de Clermont et président de Clermont Auvergne Métropole, en voyant les restes du bâtiment que la Mairie et le bailleur social Assemblia, Logidôme à l’époque, ont décidé de détruire en 2014 après une longue réflexion et l’étude de plusieurs scénarii.

« C’est une mutation sans précédent de ce que doit être une ville »

« La Muraille avait été construite pour répondre à certains défis : l’industrialisation renforcée de la ville, l’accueil de populations extérieures, à la fois les ouvriers paysans mais aussi des gens venus d’autres pays pour travailler durant cette grande période des Trente Glorieuses. Aujourd’hui on se projette dans un monde qui doit être plus sobre, dans une société dans laquelle les aires urbaines doivent améliorer la qualité de vie en travaillant sur la question de la végétalisation, de la nature en ville, des transports et des mobilités douces et peut-être d’un habitat plus diffus, plus mixé, plus intégré aux différentes fonctions de la ville et pas seulement des grandes zones d’habitats, d’économie et de services. Ce qui se passe aujourd’hui, c’est une mutation sans précédent de ce que doit être une ville ».

40 000 tonnes de béton

« Il faut avoir une pensée très fortes pour les habitants qui ont vécu dans cet endroit » reprend Olivier Bianchi. « Ils y ont trouvé du plaisir, fabriqué des vie familiales et personnelles. Je mesure l’importance de ce que cela peut signifier car dans ces salons, dans ces chambres, dans ces cuisines, il s’est passé des moments de joie, de bonheur, parfois quelques mauvaises nouvelles sont arrivées. C’est un peu tout cela qui s’en va avec ces dernières pierres, mais en même temps, tout le travail de mémoire qui a été fait, va rester. À nous de faire vivre dans la mémoire de la ville, l’importance de la Muraille de Chine. J’ai un peu de nostalgie, mais en même temps, le futur parc de dessine et la disparition de la Muraille donne une nouvelle tonalité au paysage urbain ».
Assemblia a aujourd’hui relogé les habitants de l’immeuble sur la métropole, 70% d’entre-eux ayant souhaité rester à Saint-Jacques, montrant ainsi un attachement fort au quartier, même si il présente parfois une image dégradée. La métamorphose se traduit également en chiffres : 93 tonnes de bois recyclés, 40 000 tonnes de béton dont 13 000 restent sur place pour l’aménagement du futur parc et 15 000 heures d’insertion professionnelle sur le chantier.

Démolition Muraille de Chine / Photo 7 Jours à Clermont
Photo 7 Jours à Clermont

À propos de l'auteur

Olivier Perrot

Pionnier de la Radio Libre en 1981, Olivier Perrot a été animateur et journaliste notamment sur le réseau Europe 2 avant de devenir responsable communication et événements à la Fnac. Président de Kanti sas, spécialisée dans la communication culturelle, il a décidé de se réinvestir dans l'univers des médias en participant à la création de 7jours à Clermont.

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