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Dessin japon-Florent Chavouet
Dessin japon-Florent Chavouet
Culture Événement Week-End

Florent Chavouet : « Montrer le Japon que l’on ne nous montre pas. »

Florent Chavouet est à Clermont ce week-end pour rencontrer ses fans et présenter une exposition de ses créations originales accrochées sur les murs de Momie Librairie. L'événement a donné l'occasion d'un bel entretien avec le dessinateur-voyageur.

Passionné par le Japon, Florent Chavouet, dessinateur et auteur de quatre livres dont trois carnets de voyage, est présent chez Momie librairie Clermont ce week-end, pour une séance de dédicaces. Rencontre avec le dessinateur à l’occasion de cet événement.

Myrtille Laurent-Bourioux : On parle de toi comme un touche à tout, comment te définis-tu ?
Florent Chavouet : Dans un même projet, je peux être écrivain, auteur et dessinateur. Mais mon cœur de métier est dessinateur.

Florent Chavouet / Photo DR

M.L.B : Avant la création de carnets de voyage, quel est ton parcours ?
F.C : Comme la plupart des gens qui font ce métier, je dessine depuis tout petit. Une feuille et des crayons suffisaient à m’occuper. J’habitais à la campagne, j’étais nul en sport, et je m’ennuyais, alors je dessinais très régulièrement . Et, c’est comme tout, plus tu pratiques, plus ton niveau s’améliore. J’ai donc commencé à être valorisé pour mon talent. Au fil des années, l’idée est née que j’aimerai vivre de mes dessins, sans savoir pour autant comment m’y prendre. Après le BAC j’ai cherché à suivre une filière artistique, je suis donc entré, avec l’aide et les recherches de ma mère, dans un BTS design-produit. On était formés à dessiner des objets, tels que des peignes, des bouilloires, des sacs. Et ça a été la meilleure partie de ma formation, car on dessinait beaucoup et, c’est là que je me suis le plus amélioré. Par la suite j’ai approché l’édition par l’intermédiaire de la BD.

M.L.B : D’où te vient cette passion pour le Japon ?
F.C : Alors c’est plutôt étonnant, mais j’ai commencé à m’intéresser à ce pays avec les cours de géographie au lycée. On nous présentait ces villes comme Tokyo aux décors futuristes, ça m’intriguait.

M.L.B : Comment t’est venue cette idée de retranscrire tes voyages en dessins ?
F.C : L’idée ne m’est venue qu’au bout de mon troisième voyage, lorsque j’ai suivi ma copine de l’époque qui faisait un stage de six mois à Tokyo. Je pouvais consacrer mon temps libre à ce que je voulais et je ne voulais surtout pas rester enfermé à imaginer des aventures, mais sortir, rencontrer des personnes. Et c’est ce que j’ai fait. Je m’étais fixé comme objectif de faire un dessin par jour. La journée, je partais avec mon vélo, il avait un petit panier à l’avant où j’y déposais mon carnet et mes crayons. Je m’étais acheté une chaise pliante car à force de s’asseoir par terre, j’avais mal au dos. J’y allais au feeling, direction Nord, Sud, Est et Ouest je roulais et dès que je trouvais quelque chose qui me plaisait, je me posais et dessinais. Que ce soit, un immeuble, un quartier ou des commerçants. En six mois, j’ai dû réaliser près de deux cents dessins. Et de ce voyage est né mon premier  carnet de voyage : Tokyo Sanpo qui regroupe les dessins que j’ai réalisé lors de ce séjour.

© Florent Chavouet

M.L.B : Tu as fini par découvrir un Japon que l’on ne voit jamais ?
F.C : Effectivement, pour mon quatrième voyage j’ai eu envie de montrer le Japon que l’on ne nous montre pas. Le Japon était présenté comme un pays futuriste avec ses grands immeubles, mais on ne nous parlait jamais des vieilles fermes, de ses campagnes. Je suis donc parti sur l’île de Manabe Shima. C’est comme une sorte de mise en abyme du Japon, j’étais sur île, dans une île. Une Île banale et ordinaire que personne ne connaissait, de 300 habitants à l’époque. J’ai débarqué seul avec mon sac à dos, tout le monde me regardait bizarrement. J’avais au départ l’idée de camper mais après quelques péripéties je me suis retrouvé à louer une chambre dans un hôtel où j’avais sympathisé avec la gérante. Je passais mes journée, mon carnet et mon crayon à la main, et je racontais tout, les bestioles qui vivaient, l’architecture, la vie. Les gens venaient me parler, s’intéressaient à ce que je faisais, et c’est sur cette île que j’ai fait le plus de progrès en japonais. J’y suis resté de juin jusqu’à la fin de l’été et de ce voyage est né mon deuxième livre : Manabe Shima paru en 2010.

M.L.B : As-tu un nouveau projet pour la suite ?
F.C : Oui, refaire un dernier carnet de voyage. J’aimerai retourner du côté de la mer Intérieure, c’est le surnom donné à l’étendue d’eau séparant les quatre îles principales du Japon, c’est là où se situe Manabe Shima. J’ai donc le projet d’aller en kayak d’un détroit à un autre en m’arrêtant sur chacune des petites îles. Le but serait de faire, une île, un chapitre !

-Dédicaces Florent Chavouet de 14h à 19h samedi 24 juin 2023 Momie Librairie, Avenue des Etats-Unis, Clermont.
-À 19h, le 24 juin, vernissage de l’exposition à la librairie d’originaux de son dernier livre Touiller le miso, exposition présentée jusqu’au 12 août.

À propos de l'auteur

Myrtille Laurent-Bourioux

Native de Montpellier, Myrtille Laurent-Bourioux grandit à Clermont. Après une scolarité en Classe à Horaires Aménagés Musique et l'obtention de
son BAC, elle s'inscrit en Bachelor Journalisme à Lyon et c'est lors d'un stage d'été proposé par l'ESJ de Lille qu'elle décide de devenir journaliste professionnelle.

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