Tous les sportifs aiment se lancer des défis. Quand on pratique le vélo, on envisage parfois de reprendre des itinéraires empruntés par les coureurs du Tour. Généralement les routes de la « Grande Boucle » sont belles, parfois mythiques et les emprunter permet aux amateurs de mesurer leur performances à celles des professionnels. Le Tour 2020 marqué par son double passage dans la métropole auvergnate, donne une belle occasion d’envisager (sauf si l’on est superstitieux) une reprise de la 13ème étape qui s’est déroulé le 11 septembre.
191,5 km et 4400m de dénivelé
Sur le papier cette étape est terrible, sans doute l’une des plus difficile du millésime 2020. Au départ de Châtel-Guyon il faut rouler 191,5 km pour rallier l’arrivée au sommet du Puy Mary après avoir encaissé 4400 mètres de dénivelé. Autant le dire tout de suite sans passion, folie et entraînement mieux vaut s’abstenir. Après un échauffement assez peu intéressant du côté de Riom et Châteaugay, les choses sérieuses débutent avec la Vallée de Royat et le passage au col de Ceyssat à 1078 m d’altitude. Ensuite on peut profiter du paysage en direction d’Orcival avant d’attaquer le Col du Guery à 1277m. Descente vers la Bourboule, le Mont-Dore puis Montée de la Stèle qui pointe à 1250m avec une pente relativement douce. Une fois la Stèle gravie une partie roulante et descendante permet de « se refaire les jambes » jusqu’à Saigne dans le Cantal. (Prudence sur cette portion, c’est là que Romain Bardet a lourdement chuté avec abandon à la clé) Le compteur indique déjà 130 km et le plus dur reste à venir.
Terribles 60 derniers km
Les 60 derniers km sont particulièrement exigeants et donnent une idée précise de ce que les coureurs d’une grande épreuve doivent endurer. Après Saigne, la Côte de l’Estiade déroule ses 3,7 km à 6,9% pour grimper à 769 m. Il faudra ajouter 200m de dénivelés supplémentaire pour atteindre Trizac. Une 20ène de km roulants conduisent au bas de la côte d’Anglards-de-Salers et ses 3,5 km à 6,9 %. Arrivée à 803m d’altitude et c’est reparti pour Le Vaulmier et le Falgoux dont les paysages époustouflants récompensent de l’effort. Arrive ensuite le terrible col de Neronne, qui offre un beau 9,1 % sur 3,8 km pour culminer à 1242m. Il ne reste « plus qu’à » gravir le Puy Mary, pas de Peyrol, qui offre comme final une ascension de 5,4 km à 8,1 % pour atteindre le col à 1589m d’altitude. Arrivé au sommet on tente d’oublier la douleur physique pour savourer la vue du plus grand stratovolcan d’Europe qui culmine à 1 783 mètres.
Préparez-vous comme un pro
Refaire une étape du Tour, comme la 13e du 2020, est sans conteste la sortie la plus dure pour un cyclosportif, même aguerri. Avant de se lancer dans un tel défi un peu de lecture s’impose. Les éditions Amphora ont récemment publié un livre- guide très complet signé Paul Knott, référencé comme « Guide officiel du Tour de France ». Cyclosport, préparez-vous comme un pro est une mine de renseignements bien utiles lorsque l’on veut pratiquer le vélo dans les meilleures conditions. Tout ce qu’il faut savoir pour bien se préparer, et donc trouver du plaisir en selle, est expliqué en 200 pages. Préparation, séances d’entraînement, nutrition, gestion de l’effort, utilisation du matériel et même psychologie font partie des thèmes abordés d’une manière simple et didactique. Si les conseils sont étayés par des retours d’expériences de coureurs et d’équipes professionnelles, l’ouvrage reste destiné au grand public et offre de très bons conseils au quotidien. Cette approche est bienvenue car, hélas, tous les pratiquants n’ont ni la forme de Julian Alaphilippe ni les moyens financiers d’une équipe pro pour acheter le top du matériel.
Cyclosport, préparez vous comme un pro : Paul Knott, Ed. Amphora 208 pages, format 19×25 cm / 25€
On fait cette étape le week-end prochain; Une quinzaine de coureurs.