Jadis marché de masse, aujourd’hui marché de niche, le disque est loin d’être mort. Personne n’avait prédit qu’en 2022, il se serait vendu plus de 5 millions de vinyles en France, trois fois plus qu’en 2016, pour 45% du chiffre d’affaires des formats physiques. Il représentait moins de 1% au début de la décennie 2010.
En cette même année 2022, les amateurs clermontois de disques vinyles ont justement perdu leur pote Gilbert Biat, parti taper la discute au paradis des rockers, lançant sa sentence favorite « C’est vachement bien ! »
Stéphane Pinguet qui a travaillé durant 12 ans dans le célébrissime magasin Spliff, ne pouvait se résoudre à laisser la population autochtone dans une forme d’orphelinat musical. Il a donc décidé d’ouvrir son propre magasin, préférant s’expatrier 4 rue Terrasse. Vachement bien, le nom de ce nouveau magasin était tout trouvé pour celui qui a décidé de porter l’héritage du regretté Gilbert. Par contre les meubles de Spliff étaient trop « rincés » pour faire le voyage. Alors Stéphane a demandé à sa compagne, architecte d’intérieur, de lui dessiner du mobilier, pendant qu’un bon coup de peinture blanche était passé sur les murs caractéristiques des échoppes du centre ancien de Clermont.

Bientôt 5 000 références

Vachement bien est annoncé comme disquaire-café mais en réalité c’est d’abord un magasin où l’on achète des disques produits par des labels indépendants et où l’on peut boire un café, histoire de prendre le temps de blablater sur la musique, sur le matériel Hifi ou sur le temps qui passe même pour les icônes. Le magasin vient à peine d’ouvrir et revendique environ 3 000 références. Dans quelques temps, quand tout le stock sera arrivé, il y en aura 5 000, majoritairement du rock indé mais aussi de la Soul, du Hip-hop, du jazz anglais et des choses un peu plus grand public car tout disquaire qui se respecte ne peut faire l’impasse sur certains monuments de la musique. Stéphane n’est pas non plus un ayatollah du 33 tours, certaines nouveautés seront disponible en CD. « La musique est plus importante que le support » aime t-il à rappeler.
Au soir de son premier jour d’ouverture Stéphane Pinguet a déjà constaté deux choses. La première est que la rue Terrasse est plus passante que la rue de la Treille, les curieux n’hésitent pas à entrer pour découvrir le magasin. La seconde est que le disque n’est plus un truc de vieux. Le phénomène vinyle touche désormais aussi les plus jeunes à l’image de ce petit couple, annonçant 40 ans à eux deux, repartis chacun avec un disque sous le bras et ça comme l’aurait dit Gilbert, c’est vachement bien !