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Affiches expo château de Val Buffet et Toffoli
Culture

Souvenirs du château de Val

Le galeriste clermontois David Chabannes a repris le flambeau allumé par son grand-père qui fut le premier à organiser l'exposition estivale d'art au château de Val en Corrèze en 1973. Retour sur l'histoire de cet événement.

David Chabannes dirige aujourd’hui la Galerie d’art Christiane Vallé à Clermont. Comme son grand-père puis son père, c’est à lui qu’est revenu la tâche de monter l’exposition annuelle d’été au château de Val, exposition qu’il a toujours connue puisqu’il est né bien après la première édition.

7 Jours à Clermont : Comment sont nées les exposition du Château de Val ?
David Chabannes : En 1974, mon grand-père a organisé à Val une exposition Yves Brayer. C’est à ce moment que tout a commencé, même si, déjà en 1973, on lui avait proposé en tant que galeriste, d’exposer des tableaux, ce qu’il avait fait en présentant un mélange de plein de choses. Brayer était la première vraie exposition c’est pour cela que l’on parle des 50 ans cette année.

7JàC : Tous les ans un artiste expose une représentation du château. D’où vient cette idée ?
D.C :  Lorsque Brayer est venu, il avait décidé de représenter le château, pour dire que l’expo était un peu plus qu’une simple expo. C’est donc lui qui a proposé la première grande représentation du château. Il a été suivi par les autres artistes au fur et à mesure des années, dont Bernard Buffet en 1976 avec l’affiche devenue célèbre.

7JàC : Et cela sans interruption depuis 50 ans ?
D.C : Il y a eu trois années où la château de Val n’était pas représenté sur l’affiche : la seconde expo de Bernard Buffet, la première exposition de Roger Bonnafé en 2002 et celle de cette année.

7JàC : La Galerie Christiane Vallé ne collabore avec le château qu’une fois par an ?
D.C : Non, en fait, il y a deux exposition, une au printemps, l’autre en été. Celle du printemps a une connotation régionale. Il faut que l’artiste ait un lien avec la région à un moment de sa carrière ou à un moment de sa vie que ce soit sa naissance, une période passée dans la région… il faut qu’il y ait une attache. Pour celle d’été ce sont des artistes qui sont vraiment ancrés dans l’art du moment, dans l’art contemporain, même si le mot contemporain veut tout et rien dire, car c’est un peu compliqué de parler d’art contemporain.

7JàC : Comme votre galerie, l’expo de Val s’est transmise de père en fils ?
D. C : Lorsque mon grand-père à laissé la galerie de Clermont à mon père, il a continué les expos au château de Val, parce que cela lui permettait de rester connecter à l’art. Et puis il y a eu un soucis avec la Mairie de Bort-les-Orgues et mon grand-père a décidé de se retirer. La mairie a alors  fait appel à une galerie à Brive. Cela a duré quatre ans mais cela se passait largement moins bien qu’avec mon grand-père qui était plus impliqué notamment pour les accrochages. La Mairie a rappelé la Galerie Vallé et les expo ont repris avec Guy Dessapt, un artiste avec qui on a un contrat d’exclusivité pour la France et les USA. C’est à ce moment là que j’ai commencé à aller au château pour aider mon père qui avait repris le flambeau.

7JàC : Vous même, quand avez-vous commencé à travailler sur l’expo Val ?
D.C : J’ai commencé à aller aider au montage des expositions en 2012 avec mon père ou mon grand-père. Il fallait monter les 100 marches avec les tableaux  pour accéder à l’étage des expos.

7JàC : Mais en fait, vous avez grandi avec ces expositions estivales
D.C : Ce sont des expos que j’ai vue toute ma vie. J’ai des photos de quand j’étais tout petit, sur les genoux de Jacques Chirac. Il venait aux vernissages avant qu’il ne soit président, durant sa campagne pour devenir maire de Paris.

7JàC : Comment votre grand-père montait-il ces expos au château ?
D.C :  Mon grand-père avait trouvé une méthode qui fonctionnait très  bien : présenter des artistes populaire et faciles d’accès, parce que c’était ce qui plaisait aux gens qui demandaient des couleurs et de la belle peinture. L’une des expos préférée était celle de Toffoli, on me demande encore les affiches. La première expo du Bernard Buffet en 76 avait énormément déplu, elle choquait. Quand on l’a reprogrammé dans les années 80,  il était devenu un grand nom, donc là on venait voir « le grand nom ».

7JàC : Quel type de peinture souhaitez-vous désormais présenter au château ?
D.C : Je suis un peu à contrepied vis à vis de mon grand-père. Depuis que j’ai repris les expos à Val, j’ai essayé d’y faire autre chose. Ma première expo personnelle, c’est 2016 avec Peter Klasen, c’était le premier pas dans l’art contemporain. Les gens sont venus voir le travail de Klasen parce que c’était lui, mais les habitués ont été secoués car ils trouvaient cela trop contemporain même si on était dans les années 60/70. Pour eux c’était trop conceptuel, ils n’avaient passé ce cap. Au printemps 2017, on a fait Géraud Delteil, premier artiste de street art au château, et là l’expo avait beaucoup plu car elle était tout public. J’essaie de dire qu’on est là pour montrer ce qui existe dans l’art, pas pour montrer ce que les gens vont avoir envie de voir en essayant de le redessiner chez eux.

Traversée artistique jusqu’au 27 octobre 2024, château de Val, Lanobre (15)

lire aussi notre article La « Traversée artistique » de David Chabannes

À propos de l'auteur

Olivier Perrot

Pionnier de la Radio Libre en 1981, Olivier Perrot a été animateur et journaliste notamment sur le réseau Europe 2 avant de devenir responsable communication et événements à la Fnac. Président de Kanti sas, spécialisée dans la communication culturelle, il a décidé de se réinvestir dans l'univers des médias en participant à la création de 7jours à Clermont.

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