Ce sont des images poussiéreuses ou, au mieux, des souvenirs diffus. Ceux du grand, du vrai, de l’unique circuit de Charade et des ses 8,055 kilomètres de méandres sur les hauteurs de Clermont. Seuls quelques « privilégiés » (mais l’âge est-il un privilège ou un naufrage ?) conservent la mémoire de ce tracé qui- à sa façon- fit beaucoup pour la renommée de la ville en des temps où les sports mécaniques étaient en odeur de sainteté et où le danger rôdait au détour de chaque virage. Qu’on le veuille ou non, la mort faisait partie intégrante de la fascination qu’exerçait alors le sport-automobile comme les courses de deux roues motorisées et concourait à l’aura qui entourait les pilotes.
Icônes et survivants
Jacky Ickx est l’un des derniers rescapés de ce « jeu de massacre » qui a vu la plupart de ses condisciples périr au volant de leurs bolides, happés par leur passion, dévorés en pleine jeunesse par le vertige de la vitesse et, peut-être, la recherche d’une gloire, par essence insaisissable. Un âge d’or et de sang pour la compétition automobile.
Le champion belge, qui fut à trois reprises, l’une des vedettes des grand-prix de France clermontois, sera le 21 mai le parrain de la deuxième édition de « Charade Super Show », manifestation toute entière vouée à la nostalgie. Il reviendra ainsi sur les traces d’un passé qui a maintenant plus d’un demi-siècle. A ses côtés, une autre légende des « seventees », le champion moto Giacomo Agostini dont le palmarès hors-norme doit toutefois beaucoup à l’ultra-domination des MV Agusta qu’il chevauchait, après le retrait de la compétition de Honda, à l’issue de la saison 1968…
Sur les traces
Au-delà de ces « héros », aujourd’hui au crépuscule de leur existence, l’événement permettra de retrouver le circuit dans sa configuration originelle, du tertre de Thèdes à Gravenoire, de la courbe de Manson aux Jumeaux, du Belvédère au petit Pont. Des lieux à jamais hantés par la fureur d’un passé frivole, élégant et indéniablement romantique.
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