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Marc François.
Photo Fanny Reynaud.
Edito

Quelques propos agnostiques

Être incrédule ne signifie pas nécessairement refuser. Mais considérer que, définitivement, les questions métaphysiques ne peuvent être tranchées par l’intelligence humaine.

Recevoir une éducation religieuse au cours de sa jeunesse, avec ses préceptes, ses passages obligés, ne garantit en rien le cheminement philosophique de celui auquel elle est dispensée. Je connais des individus qu’elle a menés vers un athéisme que l’on pourrait qualifier de quasi-sectaire. Par conviction réelle ou par esprit de contradiction ; comme une opinion ou un parti-pris ; d’autres, au contraire, font preuve d’une allégeance sans nuance à l’enseignement inculqué, aux principes et aux codes qu’on leur a transmis, avec fidélité et parfois dévotion… Pour ma part, fréquenter longuement un établissement catholique, à l’heure de l’enfance ou de l’adolescence, ne m’a ni convaincu, ni perturbé. Ni « converti », ni traumatisé. Malgré les enseignements prosélytistes, je suis demeuré foncièrement sceptique, dubitatif envers et contre tout, néanmoins ouvert aux hypothèses des uns et des autres. Preuve, une bonne fois pour toutes, que tous les chemins ne mènent pas à Rome…

A prendre et à laisser

D’un côté, les religions enseignent des valeurs et apportent sans doute une espérance face au destin commun et tragique que constitue la mort; de l’autre, elles se sont révélées ô combien dogmatiques, cupides, conflictuelles et même criminelles. De ce point de vue de l’histoire, chacun des principaux cultes, peu économes du sang des « mécréants », peut balayer devant sa porte. Aucun siècle n’a tout à fait échappé à la folie des intégristes et au jusqu’au boutisme des fous de Dieu. Le XXIe n’a pas tardé à nous prouver qu’il ne ferait pas exception.

Des questions sans réponse

La religion, faite d’admissions, de conventions, de préconisations, de jugements, de célébrations, de rites et de soumission, est une chose; la spiritualité au sens philosophique en est une autre. En réalité, nul n’échappe tout à fait au « mystère », celui des origines et de l’au-delà. Inaccessible à la raison, hors la science ou la théologie, étranger aux limites, il est davantage affaire de sensations, d’impressions, d’expériences indicibles que de démonstrations ou de réflexions proprement dites. Foncièrement intime, peut-être, relève-t-il simplement de notre lien fondamental à l’univers.

À propos de l'auteur

Marc François

A débuté le métier de journaliste parallèlement sur une radio libre et en presse écrite dans les années 80. Correspondant de plusieurs médias nationaux, rédacteur en chef de l’hebdomadaire Info Magazine (Clermont, Limoges, Allier) pendant 9 ans, il a présidé le Club de la Presse Clermont-Auvergne entre 2009 et 2013. Il est l’initiateur de 7 Jours à Clermont.

1 Commentaire

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  • Bonjour,
    Quitte à simplifier à outrance, je pense comme l’aurait sans doute fait le moine défroqué Guillaume d’Occam, que les dieux, pères protecteurs et substitutifs, n’existent que dans la tête des croyants parce qu’une religion les y ont mis précocement en l’absence d’esprit critique. Ils n’ont donc qu’une existence subjective et imaginaire, seulement perceptible par les primates humains.
    Les traces neuronales laissées par des influences précoces à forte charge affective, dont celles qui sont religieuses, sont actuellement visibles par IRM fonctionnelle, via l’afflux de sang notamment dans les amygdales du cerveau émotionnel des religieuses en prière et des bouddhistes en méditation.
    Ces traces tendent même à être confirmées par une multiplication épigénétique de ces neurones ; tout comme celle des neurones moteurs qui régissent les doigts d’un pianiste pat exemple.
    Enfin, la psychosociologie confirme statistiquement la fréquente corrélation entre une éducation religieuse précoce et la persistance de la foi, du moins en l’absence d’alternatives philosophiques non confessionnelles.
    Je pense qu’il n’y a pas de « mystères » : seulement ce qui n’est pas encore connu, même si l’on ne comprendra jamais tout. Certes, le doute doit toujours prévaloir, mais à condition que l’agnostique ne renonce pas à comprendre … http://persistancedelafoi.eklablog.com

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