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Marc François.
Photo Fanny Reynaud.
Edito

Quand Jaude comptait une maison de la presse…

Les villes françaises abritent généralement une Maison de la presse. A Clermont, ça n’est plus le cas depuis bientôt quatre ans…

Ce fut ma toute dernière rencontre avec Michel Renaud. Ce dimanche matin d’automne, nous nous sommes retrouvés par hasard au beau milieu de la place de Jaude, à deux pas de la statue de Vercingétorix.  Il allait chercher ses journaux, je les avais déjà sous le bras et il m’affirma son profond désappointement et sa colère devant la fermeture programmée de la Maison de la Presse où il se rendait, fustigeant au passage les responsabilités des acteurs de cette disparition regrettable. « Ce sont des centaines et des centaines de titres qui vont devenir introuvables à Clermont. Quel mauvais coup pour la presse écrite, en général, et pour les Clermontois dans leur ensemble » fuminait-il.

Téléphonie mobile

Quelques semaines plus tard, seulement, il était assassiné, à Paris, dans les locaux d’un hebdomadaire, victime tout à la fois d’un fanatisme absurde et des hasards improbables de l’existence. Rien évidemment ne le destinait à se trouver là, si ce n’est une rencontre intervenue lors du Rendez-vous du carnet de voyage dont il fut l’un des créateurs et l’une des figures incontournables.

La Maison de la Presse de la Place de Jaude a maintenant fermé ses portes depuis bientôt quatre ans, remplacé par un énième magasin de téléphonie mobile. Simple reflet d’une époque, affirmeront certains, à l’heure où la FNAC, ex acteur culturel (dont on pouvait regretter une forme de monopole) vend des cafetières électriques et des mini-robots à tours de bras. Mais tout de même, quelle perte, quels regrets !

Exit

Clermont est aujourd’hui l’une des seules villes importantes à ne plus disposer d’un tel établissement, synonyme de diversité d’expressions, de sources d’informations, de connaissances et de divertissements. Un lieu devenu, au fil des années, une véritable institution locale et qui avait, en outre, le mérite d’ouvrir ses portes le dimanche, un jour où la ville somnole lorsqu ‘elle ne dort pas profondément. Exit la Maison de la Presse où Michel Renaud se plaisait à venir, où nous nous rencontrions souvent, à l’heure des croissants, au détour de l’achat d’un journal ou d’un magazine…

À propos de l'auteur

Marc François

A débuté le métier de journaliste parallèlement sur une radio libre et en presse écrite dans les années 80. Correspondant de plusieurs médias nationaux, rédacteur en chef de l’hebdomadaire Info Magazine (Clermont, Limoges, Allier) pendant 9 ans, il a présidé le Club de la Presse Clermont-Auvergne entre 2009 et 2013. Il est l’initiateur de 7 Jours à Clermont.

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