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Marc François.
Photo Fanny Reynaud.
Edito

Ces « petites » habitudes qui polluent le sport

Le sport de haut niveau est parfois passionnant. Mais il se révèle aussi ponctué de gestes et d'habitudes exaspérantes. Quelques exemples parmi tant d'autres...

Bien-sûr, il y a Djokovic qui fait retomber dix fois, et peut-être quinze, la « baballe » jaune avant de servir la foudre sur son adversaire. Une habitude, en forme de tic, qui  donne envie de s’arracher les cheveux puisque l’on ne peut lui adresser un carton rouge. Mais le pire est à venir au tennis avec ces joueurs qui, après chaque point, demandent leur serviette aux ramasseurs de balles, sans le moindre égard pour ces jeunes bénévoles, dont le rôle est ainsi dénaturé. Et de s’essuyer systématiquement avant de jouer le moindre point. Qu’en pensent les Connors, Mac Enroe ou Edberg qui ne passaient pas leur temps à s’éponger ? Les joueuses ont fini par suivre les mauvaises manies de leurs homologues masculins. J’ai vu  récemment Svetlana Kuznetsova jeter carrément sa serviette sur une pauvre ramasseuse, soumise et terrifiée. Ces très désagréables habitudes ne semblent gêner ni l’ATP, ni le WTA, les organismes qui régissent le tennis international. Ils ne pipent mot sur ces dérives, trop occupés, peut-être, à compter leurs dollars…

Onze cracheurs

Le football, bien entendu, est au paroxysme des gestes exaspérants et de la bêtise. Que dire de la célébration systématique des buts, dans une euphorie tournant au ridicule ? Car marquer, bien entendu, n’est pas gagner… L’habitude la plus automatique du footballeur est celle de cracher, à tout moment du match, comme s’il s’agissait d’une attitude virile, d’une affirmation dominatrice. Notre psychologue Karine Mioche pourrait peut-être étudier ce cas préoccupant lors de l’une de ces prochaines chroniques ? En tous cas, avant même d’être un manieur de ballon, le footballeur est aujourd’hui un cracheur professionnel. Plutôt que de remettre chaque année un ballon d’or, peut-être faudrait-il songer à récompenser le mollard de platine?

« Fantastic job »

Quoi de plus insupportable en Formule 1 que ces conversations enregistrées et diffusées par les télévisions entre les pilotes et leurs ingénieurs ? Elles sont si régulières et d’une banalité tellement confondante qu’elles nuisent à l’image des pilotes modernes. L’impression est que conduire une Formule 1 ne demande plus le moindre effort. Lewis Hamilton pourrait peut-être passer ses conversations téléphoniques pendant un Grand-Prix? Et réserver une pizza pour l’après-course? A l’issue des épreuves, en tous cas, les performances des lauréats sont toujours suivis d’un « fantastic job » venant de leur correspondant.

Le cyclisme est-il bidon?

Le cyclisme a aussi ses revers et ses mauvaises habitudes, surtout pour un sport que l’on imaginerait écologique. Lors de chaque course, tout au long du parcours, ce sont des milliers de bidons en plastique qui sont ainsi balancés par les coureurs au beau milieu d’une nature transformée en poubelle. On nous rétorque que les bidons sont massivement ramassés par les spectateurs et que des équipes de nettoyage viennent réparer les dégâts. Mais lorsque les objets sont jetés en pleine forêt, derrière les taillis ou au beau milieu de la végétation, il faudrait être naïfs pour penser qu’ils sont retrouvés. Bref, on nous mène en bateau…

Bouillie de rugby

Et le rugby ? Sortira-t-il intact de ce petit panorama qui n’a rien d’exhaustif ? Non évidemment. Ces mêlées qui s’écroulent sans cesse et qu’il faut rejouer systématiquement à trois ou quatre reprises constituent un véritable poison pour le « jeu à quinze ». Elles donnent irrémédiablement envie au téléspectateur de zapper. Mais sur la chaîne d’ « à côté », Djokovic est au service…

À propos de l'auteur

Marc François

A débuté le métier de journaliste parallèlement sur une radio libre et en presse écrite dans les années 80. Correspondant de plusieurs médias nationaux, rédacteur en chef de l’hebdomadaire Info Magazine (Clermont, Limoges, Allier) pendant 9 ans, il a présidé le Club de la Presse Clermont-Auvergne entre 2009 et 2013. Il est l’initiateur de 7 Jours à Clermont.

1 Commentaire

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  • bonjour Marc
    tu as entièrement raison sur tout mais je crois que malheureusement rien n’explique cela sauf un manque total d’éducation.
    et là il y a beaucoup à faire.
    ces gens qui sont sur le terrain sont censés montrer exemple à la jeunesse. en réalité tout se dégrade et le reflet de la société est navrant….Pour exemple auparavant il y avait une certaine forme d’étiquette sportive. le tennis était en blanc.. il n’y a plus que les anglais pour respecter cette belle tradition….je ne ferai aucun commentaire sur les tenues d’aujourd’hui; le golf garde encore un peu de ce savoir vivre mais jusqu’à quand!
    en fait on se demande s’ils ne font pas tous des concours de mauvais goûts et s’ils ne cherchent pas à approfondir ces images de mauvais garçons…
    beurkkkk
    bises et à bientôt
    Eliane

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