- Il a grandi sur l’Aubrac. “Un Aveyronnais à la tête du festival du court métrage de Clermont-Ferrand.” Ainsi titraient nos confrères de Centre Presse Aveyron dans un article daté du 1er février 2020. Jean-Claude Saurel est né en 1947 à La Terrisse, une petite commune de l’Aubrac, dans une région appelée la Viadène. Ses parents étaient agriculteurs. Une autre personnalité a grandi dans ce village : l’incontournable André Valadier, une figure du plateau, créateur de la coopérative Jeune Montagne et président du Parc naturel régional de l’Aubrac. Clermontois, Jean-Claude Saurel a également un pied-à-terre à Cubelle, près de Saugues, dans la Haute-Loire, où sa femme a des attaches.
- Une carrière de graveur et sculpteur. Après avoir essuyé les bancs des facs de Lettres et de Droit de Clermont-Ferrand – “j’ai un peu glandé” – Jean-Claude Saurel s’oriente vers la gravure et la sculpture. Il apprend le métier auprès de “pierreux”, en formation professionnelle pour adultes et à l’école d’architecture de Volvic. Il a réalisé des oeuvres pour les lycées de Saint-Eloy-les-Mines et de Rochefort-Montagne. Plus insolite, on lui doit la signalétique du Musée d’Art Roger-Quilliot et la devise républicaine inscrite sur la mairie de Beaumont. “C’est la seule mairie de France où elle est en double, de chaque côté de la porte” rigole-t-il. L’ancien Fonds Départemental d’Art Contemporain lui a également acheté quelques pièces. Lors d’un stage professionnel de quatre mois à Venise en 1978, il a connu une importante aqua alta. Un souvenir qui l’a marqué.
- On le surnomme “Le Diable”. Etudiant plus ou moins assidu, Jean-Claude Saurel aimait bien jouer au babyfoot au Bar du Jardin, alors très tendance. Un jour, il a marqué un coup “diabolique”, selon ses potes. Depuis, on l’appelle “Le Diable.” Un surnom d’enfer qu’ils sont encore quelques-uns à employer… “C’est purement accidentel. Les jeunes ne connaissent pas cette histoire !” plaisante le retraité.
- Il a joué au rugby. Au lycée à Rodez, il tâte un peu le ballon rond. En 1968, il s’inscrit comme rugbyman au Clermont Université Club. Un poste d’arrière. “La pratique du football aide bien pour avoir un bon coup de pied.” Son entraîneur était Guy Godaut, un ancien joueur de l’ASM. En 1970, l’équipe est partie à Coimbra au Portugal pour fêter les 20 ans du club de rugby local… “Malgré la dictature, l’accueil était exceptionnel.” Les Portugais sont venus l’année suivante jouer à Clermont-Ferrand. “A la gare, ils étaient au moins 60 dans le bus alors qu’on attendait 21 joueurs. Certains en avaient profité pour fuir le Portugal, essentiellement pour des raisons économiques.”
- Il est passé à deux doigts de la mort. Sur un terrain de rugby, un adversaire “parfaitement déloyal” lui met un grand coup de tête sur l’oreille au lieu de le plaquer. C’était dans les années 70 à Nevers. Jean-Claude Saurel finit le match, mais ne se sent pas bien. Sur le trajet du retour, il est frappé de migraines “monstrueuses.” En arrivant à Clermont-Ferrand, direction l’hôpital. “‘J’avais une fêlure du crâne à un millimètre du rocher. J’aurais pu être tué sur le coup.” Six mois plus tard, rebelote. A peine remis de ses blessures, Jean-Claude Saurel est victime d’un accident de vélo rue Kessler. “Un automobiliste a brûlé un stop. J’ai fait un trou dans la carrosserie. Je saignais des deux oreilles. Une demi-journée de coma.” Maigre consolation : grâce à ces deux accidents, il se fait réformer de l’armée.
- Il a scénarisé un court métrage multi-primé. Son titre : Comme un seul homme. Sa date de sortie : 2001. Le sujet traité : l’ambiance de vestiaire avant un match de rugby… Ce court métrage de 14 mn réalisé par Jean-Louis Gonnet a reçu une quinzaine de distinctions à travers le monde. L’idée du scénario est partie d’un livre de Daniel Herrero intitulé Passion Ovale. Jean-Claude Saurel apparaît également dans deux films de Michel Coste : Sculpteurs en direct, réalisé lors d’un symposium à Besse (1990) et J’irai graver sur vos tombes (1992). “L’histoire commence comme un documentaire classique avant de tomber dans le fantastique. En clair : des morts viennent me déranger dans mon travail. Le film a été tourné au cimetière de Saint-Floret.”
- Il est candidat à un huitième mandat. Président de “Sauve qui peut le court métrage” depuis 1999 (et spectateur du festival depuis 1983), Jean-Claude Saurel achèvera son septième mandat au printemps. “Je suis candidat à ma succession mais ce n’est pas moi qui décide. En tout cas je suis prêt à faire un huitième mandat.” Il apprécie le fonctionnement collégial de l’association, mais également son indépendance. Visiblement, il veillera à transmettre cet état d’esprit. “J’ai beaucoup appris à la tête de Sauve qui peut le Court-métrage. Ce travail a même dû me changer, m’enrichir. Cela t’amène à la tolérance et à l’ouverture d’esprit.”
- Il aime bien se déguiser. Ou plutôt, “faire le pitre” lors de la cérémonie d’ouverture… Mais rien de systématique. On l’a vu débarquer sur scène en cycliste, en astronaute ou en hockeyeur. Ce fils d’agriculteurs va-t-il se glisser dans la peau d’un paysan le 31 janvier, en clin d’œil à la rétrospective de cette 42ème édition ? Mystère… “Je ne sais pas. Il n’y a rien de décidé” plaisante-t-il.
- Il a jumelé Clermont-Ferrand et Groland. C’était en 2012, pendant le festival. Toute l’équipe de la “Présipauté” était là : Jules-Edouard Moustic, Michael Kael et bien sûr le “président” Christophe Salengro, disparu en 2018. La soirée s’est terminée à la Coopé. “Benoît Delépine m’a invité quelques mois plus tard au festival international du film grolandais à Toulouse. Je suis retombé sur toute la bande… A la clôture, nous avons rendu hommage à Christophe Salengro, qui était très sympathique.” L’entarteur belge Noël Godin était également de la fête. “Il est exceptionnel. Une fois, il venu à Clermont. Les personnalités avaient une trouille bleue…”
- Son film préféré est… Sans doute Les Sentiers de la Gloire de Stanley Kubrick sorti en 1957. “Voilà un truc qui fouille l’histoire, qui va au fond des choses, qui ne laisse rien au hasard. La forme est très importante, bien sûr, mais je privilégie quand même le fond.” Dans le même registre, il a beaucoup aimé Un long dimanche de fiançailles (le livre de Sébastien Japrisot, surtout) et La vie et rien d’autre de Bertrand Tavernier (1989). “C’est un peu lié à ma famille. J’ai un oncle né en 1898. A 18 ans, il s’est retrouvé dans l’enfer de Verdun. Un jour, il est monté à l’assaut avec sa compagnie. Il est revenu le seul survivant. Pas une blessure. Traumatisé à vie.” Côté réalisateurs, Jean-Claude Saurel aime bien Patrice Leconte et Philippe Lioret, entre autres.
- Il a fait découvrir le festival à son petit fils l’an dernier. Le fils de Jean-Claude Saurel est médecin généraliste à Theix. Il a 39 ans. “J’en tire un peu de fierté, c’est vrai. Je suis aussi grand-père. J’ai deux petits enfants de 6 ans et 3 ans, Dimitri et Johan. Ils sont adorables. L’an dernier, on a fait découvrir la séance “enfants” à l’aîné. J’étais content de l’accompagner. Cette année, on va les amener tous les deux.”
bravo pour ce portrait d’un vieil ami.
juste une petite erreur vous voulez parler de Guy GAUDOT très bon demi de mélèe de L’aSm que j’ai eu épisodiquement comme prof de gym à Blaise Pascal
BIEN CORDIALEMENT