Interview d’Alain Denizard, de son surnom « Obénix jaunarnoir » par Philippe Thivat
Peux-tu nous rappeler ton parcours de joueur de rugby ?
J’ai d’abord commencé par jouer au football dans le club de Vaux-Estivareilles, près de Montluçon jusqu’à l’âge de 23 ans. J’ai suivi les traces de mon père qui était un excellent joueur. À côté de cela j’ai toujours aimé le rugby, bien aidé par mon ami Jean-Pierre Jedrasiak, joueur de haut niveau humble et respectueux. Mais ce n’est qu’en 1979, lors de mon arrivée à Clermont- Ferrand chez Michelin que j’ai franchi le pas. J’ai joué au rugby jusqu’aux années 2000 au club de Blanzat. J’ai occupé les postes de pilier, de talonneur et même deuxième ligne essentiellement en réserve. J’ai fait aussi quelques apparitions en équipe première en troisième division à l’époque.
Depuis quand es-tu bénévole au club de Blanzat ?
Depuis mon arrivée à Blanzat puisque même joueur, j’étais aussi bénévole. Donc je me suis toujours impliqué dans ce club. Je suis trésorier de cette association menée de main de maître par notre président Bernard Dumas. Nous sommes en entente depuis 30 ans avec Chateaugay en ce qui concerne l’école de rugby. Ce dispositif permet à 90 enfants de pratiquer le rugby sous la responsabilité de l’excellent Didier Darne. Les deux années de pandémie nous ont fait perdre quelques licenciés malheureusement, au niveau des adultes, avant cette saison, chaque club avait son équipe. Depuis cette année le Blanzat Athlétic Club et Chateaugay sont en entente. Cela regroupe 60 joueurs et permet de proposer deux équipes chaque week-end.
Quel est ton avis sur l’évolution du rugby amateur en Auvergne ?
Je tiens à mettre en avant un club comme Issoire qui fait un travail formidable au niveau de la formation tout en maintenant un excellent état d’esprit. Il y a de très belles valeurs ancrées au sein de ce groupe. Certaines écoles de rugby sur le territoire peinent à recruter. Il est vrai que cette discipline souffre de son image de sport de contact virulent quelquefois. J’espère que l’effet coupe du monde 2023 en France va étoffer les inscriptions dans les écoles de rugby comme ce fut le cas en 2007 avec 35% de licenciés en plus.
Avez vous un partenariat avec l’Asm Clermont-Auvergne ?
Nous n’avons pas à proprement parlé de partenariat avec le club de la capitale auvergnate. Toutefois, nous avons des liens de proximité avec les éducateurs du centre de formation. Si un enfant de notre école de rugby montre de réelles capacités et un fort potentiel, c’est avec plaisir que nous l’accompagnerons vers le club phare de la région. Il serait bien de développer ce type d’échanges, d’améliorer la communication entre les clubs amateurs et le monde professionnel que représente l’Asm. Depuis quelques années, je crois savoir que cela va dans le bon sens.
« La passion avec le respect. »
Tu es très impliqué au sein des Ultras Vulcans, groupe de supporteurs de l’Asm, peux-tu nous éclairer sur ce sujet ?
En 2001, je me suis tourné vers l’ASM en adhérant au club des « Vignerons » en compagnie du regretté Bernard Roux. Puis en 2005, je suis entré aux UltrasVulcans, où présidait alors Clément Belin. Aujourd’hui, c’est Eric Battaglia qui occupe cette fonction. Ce club de supporteurs regroupe toutes les tranches d’âge. Avant chaque match, nous mangeons ensemble, histoire de partager là aussi des moments de convivialité et de nous mettre dans l’ambiance de la rencontre. Nous avons aussi effectué de superbes déplacements. Pour moi, ce club incarne la passion avec le respect, deux valeurs qui me sont extrêmement chères.
Peux-tu évoquer pour nous tes bons et moins bons souvenirs avec le club de l’Asm ?
Celui qui me vient de suite, c’est la terrible désillusion vécue à Dublin lors de la finale de H-Cup contre Toulon en 2013. Si j’avais pu rentrer de suite en Auvergne, je l’aurais fait tellement la défaite fut cruelle. Avec le recul, je me demande encore comment nous avons fait pour nous incliner de la sorte, mais il faut l’accepter. Les deux titres de champions de France, quand à eux, m’ont rempli de joie bien sûr, avec des histoires personnelles pour chacun d’entre eux. Des titres que nous avons largement célébrés avec la formidable Yellow Army.
Pour conclure que penses-tu de la situation actuelle du club et de son nouveau projet fraîchement annoncé ?
Le club et son nouveau président Jean-Michel Guillon ont le mérite de maintenir le cap malgré les nombreuses péripéties vécues ces derniers temps. Tout d’abord le décès du président De Cromières, la crise sanitaire puis le départ surprise de Franck Azéma. Cela fait beaucoup à gérer. Les nouvelles directives annoncées dernièrement, associées au recrutement d’un spécialiste de la formation en la personne Didier Retière ont posé un cadre précis avec une projection sur le long terme. Pour ma part, je m’associe totalement à ce qui a été dit et je continuerai à me rendre au stade, même si je sais que le chemin de la reconstruction prendra du temps. Faisons confiance aux gens qui sont en place dans ce club qui nous a tant fait rêver.
A propos de l’auteur de cette interview :
Philippe Thivat, éducateur spécialisé auprès d’enfants autistes est correspondant d’un hebdomadaire dans l’Allier et intervenant auprès de l’ASM Romagnat rugby féminin en tant que rédacteur journaliste sportif. Il est également engagé dans le rugby citoyen qui œuvre grâce à ce sport à l’intégration des personnes handicapées et de personnes migrantes.
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