Ce sera donc le match retour, un second épisode et une configuration inédite dans l’élection clermontoise, ce dimanche 28 juin. Un duel en forme de revanche, entre Olivier Bianchi, le tenant, et Jean-Pierre Brenas, son challenger, arbitré toutefois par une troisième liste, en l’occurrence celle conduite par l’Insoumise, Marianne Maximi, représentante d’une gauche ultra qui pèse d’un poids certain à Clermont. Il y a six ans, ce rôle de troisième larron avait été tenu par le Frontiste Antoine Rechagneux.
Match retour
Jusqu’ici la règle était immuable. Un candidat de droite battu à Clermont est un candidat que l’on ne revoit plus. De Maurice Pialoux en 1971 (pourtant doté d’un score de plus de 40%) à Anne Courtillé (2008), en passant par Dominique Turpin (1989), Paule Oudot (2001) et même Valéry Giscard d’Estaing, tous se sont effacés après leur échec … En réalisant 41,35% au second tour en 2014, Jean-Pierre Brenas a, en quelque sorte, obtenu son bâton de maréchal, celui d’un chef d’opposition crédible à Clermont. Et c’est assez naturellement qu’il a gagné le droit de se représenter devant les électeurs. Fera-t-il mieux ou moins bien qu’en 2014 face à Olivier Bianchi qui bénéficie de la traditionnelle prime au sortant, accompagnant les municipales (contrairement aux présidentielles) ? Pas sûr que le ticket qu’il a formé avec le « macroniste » Eric Faidy soit gagnant. Car la politique n’est pas seulement affaire de mathématiques et d’addition de voix. De la même façon, du côté gauche, certains électeurs de Marianne Maximi au premier tour pourraient être tentés par un vote « utile », apportant ainsi leurs voix sur un candidat qui se définit lui-même comme un « social-démocrate ». Très loin, donc, des aspirations « mélenchonistes ».
Maire sortant contre ancienne adjointe
Si Clermont a toutes les chances de demeurer un bastion socialiste, le verdict s’annonce bel et bien indécis dans plusieurs villes de la métropole. A commencer par Chamalières où Louis Giscard d’Estaing, maire UMP depuis 2005, se voit contesté par la liste LREM emmenée par l’ancienne adjointe Julie Duvert. 225 voix, seulement, séparaient les deux candidats lors du premier tour. Le fort taux d’abstention, le 15 mars dernier, et la présence au second tour du socialiste Thomas Merzi (13,92%) rendent le second tour particulièrement indécis même si le maire sortant demeure favori.
L’arithmétique penche à gauche
Plus problématique semble la position de l’actuel maire de Riom, Pierre Pécoul. Arrivé en tête au premier tour avec 41,55%, le candidat de droite aura fort à faire face à une gauche unie. Puisque Charles Brault, tête de liste de l’Union de la gauche (31,41%) au premier tour, pourra compter sur le soutien de Boris Bouchet (Parti Communiste- divers gauche), doté de 19,56%, les deux hommes ayant décidé de fusionner leurs listes. L’arithmétique donne l’avantage à la gauche mais Pierre Pécoul espère sans doute un report des voix LREM sur son nom, voire une mobilisation des abstentionnistes du premier tour.
Coude à coude
Si la droite tremble à Riom, la gauche est dans ses petits souliers à Aubière, où le sortant Christian Sinsard ne se représentait pas. Le divers droite Sylvain Casildas (45,18%) et le candidat de l’Union de la Gauche Florent Guitton (44,77%) sont au coude à coude tandis que le centriste Vincent Salesse (10,05%) a décidé de se maintenir. Le sprint s’annonce serré et il faudra peut-être recourir à la photo-finish pour désigner le vainqueur.
Fusion à Ceyrat
Cas très particulier que celui de Ceyrat où les deux listes arrivées en tête, celle d’Anne-Marie Picard (divers droite) et d’Eric Egli (divers gauche), ont décidé de fusionner, coupant ainsi l’herbe sous le pied du maire sortant, Laurent Masselot (LREM), arrivé en troisième position. Les deux nouveaux alliés revendiquent un positionnement au centre du jeu politique tandis que Laurent Masselot dénonce une alliance de circonstance. Le Parti Socialiste (au sein duquel adhérait Eric Egli) n’apprécie pas, dénonçant une alliance contre-nature : elle a décidé de l’éviction de son ancien poulain. Malgré tout, à Ceyrat, le sort du deuxième tour semble scellé.
Un sprint à trois
Reste le cas épineux de Beaumont où le maire actuel Alain Dumeil (droite) est challengé par son ancien adjoint centriste Jean-Paul Cuzin (centre), arrivé en tête au premier tour. Mais aussi par la liste d’Hélène Veilhan (gauche à inspiration écologique) qui a fusionné avec celle d’Hélène Molle (Union de la Gauche). Le match à trois s’annonce serré. Il fera nécessairement plus de déçus que de satisfaits…
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« Marianne Maximi, représentante d’une gauche ultra »… gauche ultra, rien que ça… Marc Francois nous avez habitué à un peu plus de neutralité et d’honnêteté.