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Clermont dans l'attente d'un nouveau "chef" qui sera élu (en principe) le 22 mars- photo Patrick Bossin.
Histoire Politique

Elections municipales: un peu d’histoire en attendant de se rendre aux urnes…

Avec la défaite de Valéry Giscard d'Estaing en 1995, face à Roger Quilliot, la droite clermontoise a beaucoup perdu. La dernière élection de 2014, qui a vu la victoire d'Olivier Bianchi, a toutefois marqué un certain regain de l'opposition municipale.

Clermont au centre du jeu politique national. Un match au sommet sous les feux des médias. En 1995, un ancien Président de la République s’en allait guerroyer contre l’inébranlable pouvoir socialiste local lors de l’élection municipale clermontoise. Le château contre la citadelle. Valéry Giscard d’Estaing, alors président de la Région Auvergne et maire de Chamalières (1967-1974) avant de faire son entrée à l’Elysée, visait ouvertement la capitale d’Auvergne. « J’ai mes racines à Clermont. J’ai assisté, le cœur serré, au déclin de la ville. J’ai décidé d’y consacrer les dernières années de ma vie » confiait-il alors à l’hebdomadaire L’Express dans un article de Brigitte Cante, publié le 1er juin 1995.

L’intensité du duel devait beaucoup à la qualité et à la renommée des candidats en présence. Face à Giscard, en effet, se présentait Roger Quilliot, maire de Clermont depuis 1973 , homme de lettre, grand Camusien et ancien ministre de l’urbanisme et du logement du gouvernement Pierre Mauroy. L’ambition de Valéry Giscard d’Estaing le piquait au vif, lui offrant un dernier défi politique au moment où il envisageait de passer la main. Il se présenterait donc. « Si Giscard s’estime assez jeune, pourquoi pas moi ? » expliquait-il.

Choc de personnalités

Valéry Giscard d’Estaing: l’échec de 1995.

Cette fois, tout au moins, la droite clermontoise disposait d’une pointure, au point d’entrevoir une possible victoire. Au cours d’une campagne où l’on notait l’apparition d’une liste « socio-professionnelle apolitique », formée autour de Claude Michy et Jean-Yves Fafournoux, les coups pleuvaient comme il se doit et l’indécision devait régner jusqu’au bout. In fine, 861 voix allaient manquer à Valéry Giscard d’Estaing pour réussir son pari clermontois. Et au vu du pedigree du candidat, la courte défaite se transformait en un cinglant échec. Roger Quilliot, lui, jubilait… En tous cas, jamais depuis la seconde guerre mondiale, les socialistes clermontois n’avaient autant tremblé. Pas même lorsque l’avocat Maurice Pialoux, représentant la majorité nationale pompidolienne, avait dépassé les 40% au second tour face à un Gabriel Montpied usé. C’était en 1971…

Ambitions mesurées et dissidence

Trois élections se sont succédé depuis la vaine tentative giscardienne dont la droite clermontoise a mis longtemps à se remettre. Si « lui » n’avait pas réussi, alors qui donc… ? En 2001, Paule Oudot, quasi inconnue mais suppléante de Valéry Giscard d’Estaing, fut désignée par la droite à la plus grande déception de Michel Fanget, alors conseiller municipal d’opposition. Celui-ci décida alors de monter sa propre liste dissidente et centriste. De match à trois, il n’y eut pas. Serge Godard, successeur de Roger Quilliot, s’imposa haut la main, obtenant 43,46% des voix au premier tour puis 57,57% au second tandis que Paule Oudot ( 21,,65%) et Michel Fanget (20,78%) terminaient au coude à coude.

Serge Godard dans un fauteuil

En 2008, Serge Godard frôla l’élection au premier tour, obtenant 49,45% des voix. Cette année-là, la droite avait désigné Anne Courtillé, professeure d’histoire, comme tête de liste et Michel Fanget représentait le courant « bayrouiste ». L’extrême gauche, incarnée par Alain Laffont, prouvait sa force lors du premier tour (13,81%) et se maintenait. Sans surprise, Serge Godard était élu avec 51,69% des voix, devançant Anne Courtillé (22,34%).

La droite reprend des couleurs, le Front National monte

Reste évidemment 2014, synonyme d’un certain renouveau pour l’opposition, dans le sillage de Jean-Pierre Brenas (41,35% au second tour) et, il est vrai, dans un contexte national très favorable. Cette dernière élection témoignait aussi d’une nette poussée d’un Front National (devenu depuis Rassemblement National) présent au second tour avec Antoine Rechagneux et, finalement, pourvu de 10,85% au second tour.

Avec l’avènement de La République en Marche, la géométrie politique a évidemment été modifiée en 2020. Mais l’on retrouve, sur la ligne de départ, les deux candidats qui ont obtenu le meilleur score il y a six ans. Se retrouveront-ils en lice lors du tour final ?

À propos de l'auteur

Marc François

A débuté le métier de journaliste parallèlement sur une radio libre et en presse écrite dans les années 80. Correspondant de plusieurs médias nationaux, rédacteur en chef de l’hebdomadaire Info Magazine (Clermont, Limoges, Allier) pendant 9 ans, il a présidé le Club de la Presse Clermont-Auvergne entre 2009 et 2013. Il est l’initiateur de 7 Jours à Clermont.

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