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Surmoulage du masque morturaire de Pascal _ Photo 7 Jours à Clermont
Surmoulage du masque morturaire de Pascal / Photo 7 Jours à Clermont
Histoire Patrimoine

Percer les mystères de Pascal au MARQ

Impossible pour le MARQ de ne pas consacrer une exposition temporaire à Blaise Pascal en l'année du 400e anniversaire de sa naissance. "Les Mystères de Pascal" est à découvrir jusqu'à mi-octobre.

Dans le cadre de l’année commémorative des 400 ans de la naissance de Blaise Pascal, un grande exposition a pris place au Musée d’Art Roger Quilliot de Clermont. Conçue de manière collective par l’équipe du MARQ, le Muséum Henri-Lecoq, la Bibliothèque du patrimoine, les bibliothèques universitaires et le Centre international Blaise Pascal, Les Mystères de Pascal propose une approche assez complète de la pensée et de la vie de ce génie né à Clermont. 6 grandes sections traitent de sa vie et de son œuvre, mais aussi de Port Royal des Champs et de sa représentation pour la postérité à travers des œuvres de différents artistes.
Cécile Dupré qui dirige le service Musées et Patrimoine de Clermont Auvergne Métropole a piloté le projet de cette exposition visible jusqu’à mi octobre.

On a donc cherché des œuvres qui pouvaient donner plus de matérialité et plus de sensualité

7 Jours à Clermont : Est-ce que Les Mystères de Pascal a été une exposition difficile à monter?
Cécile Dupré : Oui ce n’est jamais simple, c’est une gageure. Il faut que les institutions et les prêteurs privés nous fassent confiance. Le MARQ est un Musée de France, on a des gages à donner. Je dirais que la sélection a été difficile du point de vue du contenu. Que voulait-on raconter ? Qu’est ce qui pouvait donner à la fois à comprendre la complexité de la pensée, sa diversité et la richesse avec des textes et de l’écrit, ce qui est toujours compliqué pour un musée qui ne peut en donner qu’une vision partielle et apporter de l’humanité et de l’incarnation. On a donc cherché des œuvres qui pouvaient donner plus de matérialité et plus de sensualité aussi à cette personnalité. J’espère que l’on a réussi cette gageure, de rassembler à la fois des textes qui sont vraiment des ouvrages anciens et précieux et puis des œuvres qui viennent incarner cet homme.

7JàC : D’où viennent toutes les pièces présentées au MARQ ? De Clermont, mais pas seulement ?
C.D : Aujourd’hui, il y a deux lieux qui conservent les écrits pascaliens : la BNF, Bibliothèque Nationale de France, qui nous prête le manuscrit des Pensées, ce qui est exceptionnel et j’encourages les clermontois et les touristes à venir voir cette pièce et puis il y a la Bibliothèque du patrimoine de Clermont Auvergne Métropole. Ensuite pour ces œuvres d’incarnation, les peintures ou les pièces sculptées, nous avons fait appel à des institutions. Celle qui fait référence pour le Jansénisme, c’est le Musée de Port Royal, mais nous avons aussi sollicité le Musée de Grenoble, le Musée du Petit-Palais, le Musée National d’Art Moderne, le Musée des Arts et Métiers qui nous a prêté la Pascaline envoyée par Pascal à Christine de Suède. Toutes ces institutions nous ont fait confiance, mais il y a aussi quelques prêteurs privés. Évidemment les pièces sont parfois moins connues, mais tout l’enjeu est de pouvoir les dénicher en travaillant sur le temps long et en communiquant sur le projet. Des collectionneurs se sont manifestés d’eux-mêmes.

Ne rien laisser dans l’ombre

7JàC : Comment avez-vous travaillé pour monter une exposition cohérente alors que Pascal présente de nombreuses facettes ?
C.D : C’est sur que ce n’était pas ce qui me semblait de plus simple au premier abord. Peut-être ce qui nous a sauvé avec Justine Bouju (ndlr : chargée scientifique des collections au MARQ) c’est que nous ne sommes pas spécialistes de Pascal. Du coup c’était facile de se mettre dans la position d’un non-sachant, puisqu’effectivement nous l’étions. Après nous nous sommes documentées, on a travaillé en collectif. Ce que l’on voulait, c’était aborder toutes les facettes et autant que possible ne rien laisser dans l’ombre, en utilisant tout de ce qui nous avait été transmis et puis dans un second temps nous avons eu une grande attention à l’écriture des textes, j’espère que c’est sensible, à leur longueur pour que cela soit bref mais documenté. Ensuite, il y a deux types de cartels : un cartel souvent simple ou un cartel développé pour une pièce majeure. Nous avons eu cet vigilance sur l’information et sa nature et puis nous avons fait des choix scénographiques en espérant que le public se sentira bien et confortable pour rester dans l’exposition.

7JàC : l’idée était aussi de réinscrire Pascal dans son époque ?
C.D : Le sujet est complexe, pas seulement Pascal et ses travaux, mais aussi l’époque, le premier XVIIe siècle qui est une période mal connue parce que chaotique et souvent pas très étudiée. Il y a eu des périodes de régence, moi je trouve cela passionnant les période de régence… c’est une souveraine qui est à la manœuvre, mais ça on aime pas trop le dire dans l’histoire de la royauté française et ces périodes sont souvent balayées d’un revers de la main… et puis souvent elles se sont mal conclues parce que le fils héritier finissait pas écarter sa mère qui prenait trop de place. C’est aussi des périodes de conflits religieux. La polémique à laquelle participe Pascal sur le Jansénisme est une énième question religieuse. Avec cette exposition, on essaie de redonner à comprendre ce siècle chahuté. La famille Pascal part à Paris mais revient en Auvergne parce que c’est la Fronde. L’idée était donc de pouvoir donner ces informations et en même temps de se concentrer sur cette figure car c’est aussi une exposition du quadri-centenaire, donc une exposition hommage.

Les mystères de Pascal (1623-1662) Musée d’Art Roger Quilliot, place Louis Detaix, Clermont, jusqu’au 15 octobre 2023.
Du mardi au vendredi : de 10h à 18h. Samedi, dimanche, jours fériés et ponts de 10h à 12h et de 13h à 18h.

À propos de l'auteur

Olivier Perrot

Pionnier de la Radio Libre en 1981, Olivier Perrot a été animateur et journaliste notamment sur le réseau Europe 2 avant de devenir responsable communication et événements à la Fnac. Président de Kanti sas, spécialisée dans la communication culturelle, il a décidé de se réinvestir dans l'univers des médias en participant à la création de 7jours à Clermont.

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