Au milieu du XIXe siècle, la compagnie du « Grand Central de France », voit le jour sous l’impulsion du Duc de Morny, demi-frère de Napoléon III, député du Puy-de-Dôme, fondateur de la sucrerie de Bourdon. Ce dernier milite depuis longtemps pour le désenclavement ferroviaire de Clermont. Cette nouvelle compagnie ambitionne de relier la capitale au Midi de la France, en passant par le Massif Central. Pour cela il faut faire passer le train dans l’un des reliefs réputé « les plus inhospitaliers de France ». La liaison la plus directe entre Paris et Marseille doit traverser les Gorges de l’Allier, un projet jugé totalement utopique au regard des capacités techniques de l’époque. La Compagnie procède néanmoins aux premières études, crée le tronçon qui permet d’atteindre Brioude, mais elle disparait en 1857, en proie à des difficultés financières.
La compagnie PLM relève le défi
La célèbre compagnie PLM, Paris-Lyon-Méditerranée, récupère la liaison mais doit, en contrepartie, s’engager à poursuivre la construction de la ligne jusqu’à Alès. Comme cette ligne a été déclarée d’utilité publique, elle doit la réaliser en moins de huit ans. La compagnie décide alors de diviser l’ensemble du parcours en plusieurs tronçons. Les travaux débutent en 1864 de part et d’autre des Cévennes. Deux ans plus tard, le tronçons nord Brioude-Langeac est terminé, celui menant à Villefort, au sud, est rendu opérationnel en 1867. Mais le chantier est loin d’être terminé car il reste encore un tronçon de 107 km à réaliser entre Langeac et Villefort, sur la partie qui présente la plupart des difficultés.
Pioche et barre à mine
Plus de 6 000 hommes se mobilisent sur ce chantier hors du commun. Les Gorges de l’Allier présentent une topographie très tourmentée qui nécessite la construction de plus de 170 ouvrages d’art. Percer les tunnels représente le défi majeur. Les ouvriers doivent lutter contre la résistance du granit et du basalte avec des moyens rudimentaires, les outils les plus efficaces de l’époque étant encore la pioche et la barre à mine. Malgré tout, c’est en véritables forçats qu’ils vont achever le tronçon manquant en moins de quatre ans, un temps record. Cette jonction au cœur des Gorges de l’Allier donne jour à la Ligne de Cévennes, une des plus belles lignes ferroviaires de France, inaugurée en 1870 dans une indifférence totalement indigne des sacrifices physiques qu’elle à imposé.
Éloge de la lenteur sur la ligne des Cévennes
L’association Train à vapeur d’Auvergne propose cet été, une unique date pour visiter les Gorges de l’Allier au départ de Clermont. L’association affrète, en effet, un train touristique circulant sur une partie de la ligne des Cévennes, le long de la rivière Allier. Pour le public, cette sortie est une opportunité rare de découvrir des paysages extraordinaires, en particulier les Gorges de l’Allier, accessibles uniquement par le train grâce aux nombreux ouvrages d’art. Contrairement à ses habitudes, l’association Train à vapeur d’Auvergne ne propose pas ce voyage dans du matériel historique mais dans des wagons SNCF déclassés (mais confortables) tractés par une locomotive diesel des 70’s. Cette balade se révèle comme une sorte d’éloge de la lenteur puisque le train circulera à vitesse réduite et même par moment très réduite, pour admirer les parties de la ligne les plus spectaculaires.
Train spécial du Val d’Allier : mercredi 16 août 2023 :
Départ de la gare de Clermont à 9h00, arrivée à Langogne 12h50 / Retour de la gare de Langogne à 14h52, arrivée à Clermont 18h52.
Tarifs selon gare de départ : Clermont, Vic-le comte : 30€ / Issoire, Arvant et Brioude : 25€ / Langeac et Monistrol d’Allier : 20€ / Alleyras et Chapeauroux : 15€ – Enfants à demi-tarif.
Les bénéfices du voyage seront reversés à l’association Train à vapeur d’Auvergne pour couvrir ses frais de fonctionnement et les besoins pour faire revivre la locomotive à vapeur 141R420 de 1946, actuellement à l’arrêt à Clermont pour une opération de maintenance lourde.
Plus d’infos sur www.trainvapeur-auvergne.com
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