Accueil » Edito » L’un tire les ficelles, l’autre se frotte les mains
Marc François.
Photo Fanny Reynaud.
Edito

L’un tire les ficelles, l’autre se frotte les mains

Un immense "centre", sans identité idéologique, et deux pôles aux extrêmes: le paysage politique, aux lendemains de l'élection présidentielle, témoigne d'une France éclatée. Les prochaines législatives devraient acter cette situation préoccupante.

Plus que jamais, aux lendemains de sa deuxième élection présidentielle, Emmanuel Macron tire les ficelles, poursuivant méthodiquement son œuvre de déconstruction des partis traditionnels. Après les avoir réduit à leur plus simple expression, il s’apprête à les hacher menu et les disloquer afin de posséder toutes les cartes en mains. Le président, économiquement de droite et « sociétalement » de gauche, agit davantage comme un destructeur que comme un rassembleur. Il cherche à réunir pour mieux tordre le cou à toute forme de contestation « modérée », ne supportant face à lui que des partis qui ne peuvent accéder au pouvoir.

Appels du pied et flirt

Du côté des « Républicains », ils sont nombreux à lorgner sur un portefeuille ou un strapontin, n’hésitant dès lors pas à plaider pour leur compatibilité avec le pouvoir en place. Nicolas Sarkozy, dit-on, est aux manettes de ce rapprochement. Il est vrai que la formation qui a longtemps dirigé la France a essuyé une défaite humiliante en ce mois d’avril, au point que Valérie Pécresse, sa candidate désignée lors de la primaire, est obligée aujourd’hui de « faire la manche » sur les réseaux sociaux. Officiellement, le parti affirme sa volonté de garder le front haut et de conserver une ligne au demeurant illisible. Mais on le sait, en réalité, éclaté, divisé et proche de l’explosion.

Côté socialistes, le spectacle est plus affligeant encore. Voilà ses représentants actuels prêts à se jeter dans les bras de Jean-Luc Mélenchon, pour sauver ce qui peut encore l’être après la débâcle d’Anne Hidalgo. Un flirt qui foule aux pieds la plupart des valeurs du parti et s’effectue au grand dam d’éléphants qui n’en croient pas leurs yeux et pourraient être poussés vers la porte de sortie.

Jeux et enjeux des législatives

Les élections législatives qui se profilent  ne devraient guère réserver de surprises, en dépit de la volonté majoritaire des Français (selon les enquêtes d’opinion) de ne pas confier les pleins pouvoirs à la majorité présidentielle. Les opposants de la droite « dure », en effet, règlent leurs comptes comme on le ferait dans une cour d’école. Entre le Rassemblement National et le nouveau parti Reconquête, on se cherche des poux. Patriotes, peut-être, mais d’abord intéressés par des contingences partisanes. De quoi désespérer leurs électeurs qui se contrefichent de ces querelles de leadership. Pendant ce temps, Jean-Luc Mélenchon peut se frotter les mains. Le populiste « Insoumis », dont certaines positions sont pour le moins contestables, pourrait devenir le leader incontestable de l’opposition après les législatives, tout en ayant contribué, à sa façon, à l’élection de l’ex nouveau président.

 

À propos de l'auteur

Marc François

A débuté le métier de journaliste parallèlement sur une radio libre et en presse écrite dans les années 80. Correspondant de plusieurs médias nationaux, rédacteur en chef de l’hebdomadaire Info Magazine (Clermont, Limoges, Allier) pendant 9 ans, il a présidé le Club de la Presse Clermont-Auvergne entre 2009 et 2013. Il est l’initiateur de 7 Jours à Clermont.

Commenter

Cliquez ici pour commenter

Sponsorisé

Les infos dans votre boite

Sponsorisé