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Marc François.
Photo Fanny Reynaud.
Edito

Vendre son âme pour quelques fauteuils

D'un point de vue arithmétique, la constitution d'une union de la gauche pour les législatives pourrait se révéler payante. Mais les socialistes ne sortiront pas grandis de cet épisode qui les aura vus renier leurs valeurs. S'ils en ont encore...

« Tu vois pas qu’on s’aime pas » chantait Alain Souchon dans les années 80, avec ce mélange de légèreté et de mélancolie, de désinvolture et de gravité, de romantisme et d’ironie, de dandysme et de pessimisme qui le rend unique dans le paysage de la chanson française. « On s’aime pas » mais cela n’empêche pas nécessairement d’effectuer un bout de route ensemble. La gauche, mais la gauche existe-t-elle encore en ce premier quart de XXIe siècle, interprète a sa façon la rengaine de l’artiste rêveur.

Qu’importe les désaccords, les rancunes ; qu’importe les valeurs, les idéaux et même les programmes, roses, verts, rouges, faucilles et marteaux se réunissent sous un drapeau unique en vue des prochaines élections législatives : celui de la Nouvelle Union Populaire Ecologique et Sociale (NUPES). Un accord qui fait évidemment la part belle aux candidats « Insoumis » mais devrait aussi permettre aux députés socialistes de sauver quelques fauteuils au Palais Bourbon.

Front commun

A 70 ans, Jean-Luc Mélenchon obtiendra probablement son bâton de maréchal : celui de chef de l’opposition. Quant aux socialistes, après l’invraisemblable camouflet de la présidentielle, ils auront perdu jusqu’à leur honneur. « Avec cet accord, le PS va devenir un supplétif de la France Insoumise » estime ainsi le politologue Pascal Perrineau. Le maire de Clermont, Olivier Bianchi, a approuvé cet accord, sans le moins du monde se référer aux relents parfois nauséabonds du « mélenchonisme » et à sa vision pour le moins contestable de la laïcité. Au contraire, les « vieux » éléphants roses, héritiers de François Mitterrand, crient à la capitulation et à la trahison.

Troisième tour ou partie de campagne

Dans le même temps, le parti de la majorité présidentielle se donne un nouveau nom, non-événement par excellence. « La République en Marche » a fait son temps ; voilà l’heure de « La Renaissance », un terme qui a le mérite de ne fixer aucun cap. Quant à la droite, elle s’apprête à aller à la bataille en rangs dispersés confirmant ainsi sa réputation de « droite la plus bête du monde. »

Dans ce contexte, rien ne dit que les Français se passionnent pour les prochaines législatives. Les petits arrangements entre ennemis, pas plus que les divisions entre mouvements qui, globalement, pensent la même chose ne devraient les inciter à se rendre massivement dans les urnes. D’autant plus qu’il devrait faire bon les 12 et 19 juin prochain et que la campagne est belle à la fin du printemps.

 

 

À propos de l'auteur

Marc François

A débuté le métier de journaliste parallèlement sur une radio libre et en presse écrite dans les années 80. Correspondant de plusieurs médias nationaux, rédacteur en chef de l’hebdomadaire Info Magazine (Clermont, Limoges, Allier) pendant 9 ans, il a présidé le Club de la Presse Clermont-Auvergne entre 2009 et 2013. Il est l’initiateur de 7 Jours à Clermont.

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