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Marc François.
Photo Fanny Reynaud.
Edito

L’important, c’est la barbe…

Deux gagnants de la crise du Covid-19. Deux personnages qui tirent leur épingle du jeu aux yeux de l’opinion publique. Deux individus, aux antipodes l’un de l’autre mais barbus, l’un et l’autre….

L’ex premier ministre, Edouard Philippe, sort de la séquence la tête haute, avec une popularité relative et des sondages qui lui sont globalement favorables. Difficile, d’ailleurs, d’analyser ce regain de considération quand, dans le même temps, le Chef de l’Etat se voit affligé de scores peu flatteurs qui ont de quoi le préoccuper.

Est-ce à dire que les Français jugent l’action du gouvernement efficace face à l’épidémie, malgré ses cafouillages, ses maladresses et ses volte-face ? Ou bien ont-ils l’impression que le chef de cet orchestre cacophonique avait, en quelque sorte, les mains liés et qu’il n’a pu mener à bien la politique qu’il souhaitait conduire ? Est-ce donc un soutien actif ou une sympathie par défaut ? A moins que ce ne soit sa barbe qui séduise…

Prêt à jaillir

En tous cas, sa sortie est opportune. Le voilà désormais en réserve de la République et épargné par la crise économique qui ne manquera pas de s’abattre sur la France dans les prochains mois. Le Havre, vraisemblablement, est un port trop étroit pour qui a connu un destin national et on l’imagine déjà prêt à jaillir lorsque l’occasion se présentera. Matignon aura été pour lui comme un bâton de maréchal ou une possible rampe de lancement.

Son successeur a l’accent du rugby et jure qu’il est « un homme politique local ». C’est aussi un énarque qui a rendu, à temps, sa carte des « Républicains ». Sans doute avait-il eu du nez, tel un Cyrano venu de son sud-ouest natal…

Un médecin pas comme les autres

Le nez peut-être. Mais surtout la barbe. Celle, abondante, de Didier Raoult. Durant la crise, le médecin marseillais, aux airs de Panoramix des temps modernes, avait enfilé son « gilet blanc ». Celui de l’anti-système, de l’anti-centralisme, de l’opposition au fameux conseil scientifique qui, pendant trois mois, a gouverné la France. Raoult face aux décisions étatiques, c’est comme l’OM face au Paris Saint-Germain. Alors il enfourche son cheval tel Don Quichotte sur son fier Rossinante, il bouscule les élites bien-pensantes comme jadis on remettait en cause les têtes couronnées, avant que celle du roi ne finisse par tomber. Le personnage truculent se révèle vendeur, les médias en redemandent… Et le druide méditerranéen de publier un livre, intitulé Épidémies : vrais dangers et fausses alertes, qui s’installe, sans surprise, parmi les meilleures ventes de l’été.

On l’imagine déjà faire partie du prochain Top 50 des Français les plus populaires que Le Journal du Dimanche publie, chaque année, lorsque l’actualité est en sommeil. Jean-Jacques Goldman, chanteur depuis longtemps atone, y figure bizarrement au zénith, envers et contre tout. Allez savoir pourquoi…

À propos de l'auteur

Marc François

A débuté le métier de journaliste parallèlement sur une radio libre et en presse écrite dans les années 80. Correspondant de plusieurs médias nationaux, rédacteur en chef de l’hebdomadaire Info Magazine (Clermont, Limoges, Allier) pendant 9 ans, il a présidé le Club de la Presse Clermont-Auvergne entre 2009 et 2013. Il est l’initiateur de 7 Jours à Clermont.

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  • Voilà un édito bien taillé !… Comme la barbe fournie de l’abbé Boudal, fondateur de l' »Ecole de Murols », exceptionnellement autorisée par l’Eglise pour dissimuler les profondes cicatrices faciales de son propriétaire.

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