Un festival de cinéma de genre à Clermont-Ferrand dans une salle de cinéma pas confidentielle – le Ciné Capitole en l’occurrence -, pour une programmation pointue, vous avez dit bizarre? Disons réjouissant pour l’offre culturelle clermontoise encore que l’étrange soit bien au cœur de L’Étrange festival Clermont-Ferrand, dédicace au hors normes. Le cinéma de genre? Un cinéma iconoclaste, souvent boudé par la distribution et pourtant si créatif. Propice à l’expérimentation et à la liberté de ton. L’expression d’une culture alternative dont le but vise autant le divertissement que la réflexion. Un cinéma de l’ouverture selon Jean-Pierre Dionnet, un de ses plus vibrants défenseurs, producteur de Cinéma de Quartier sur Canal+ et invité d’une Carte Blanche lors de cette nouvelle édition.

Une émancipation réussie

L’Étrange Festival, organisé depuis trois ans à Clermont au beau milieu du mois de décembre, est ainsi la déclinaison d’un événement qui, depuis 25 ans à Paris, en septembre, décoiffe le Forum des Images. Ni un double, ni une extension de son aîné mais une variante orchestrée par un petit groupe de cinéphiles éclairés, rassemblés au sein de l’association La Boite Noire. Avec le feu vert de Frédéric Temps, directeur artistique et président de l’ Étrange Festival Paris.

Une programmation tirée au cordeau

La programmation? Pas facile à construire même si l’objectif reste le même : l’équilibre entre avant-premières, classiques et curiosités. « C’est la partie la plus importante et la plus difficile, commente Cyrille Rouel, président de de l’association. « Il faut apprendre la frustration en gardant à l’esprit la nécessité d’imprimer une identité [car] l’Étrange festival Clermont est un cabinet de curiosités filmiques. » Le thème de la rétrospective? Les sorcières, « symbole de l’émancipation de la femme. Un thème inspirant, dans l’air du temps sans avoir été trop exploité. »

Une nouvelle édition qui, en substance, promet de bien faire flipper. A vérifier sur grand écran, et dans le noir. Vous avez dit mauvais genre ?

Les temps forts

Les temps forts de cette troisième édition au Ciné Capitole, partenaire du festival :
– Séance d’ouverture le mardi 10 à 19h30 sur un talent à suivre, Robert Eggers, avec en avant-première son 2e film, The Lighthouse.
– Parmi les avant-premières attendues : Swallow de Carlo Mirabella-Davis le mercredi 11 à 21h45 ; Adoration de Fabrice de Welz le jeudi 12 à 19h45.
– Au rayon raretés : Quand nous étions sorcières de Nietzchka Keene, 1re  expérience d’actrice de Björk à voir le mercredi 11 à 19h45 ; In Fabric de Peter Strickland le samedi 14 à 21h45.
– Séance de clôture dimanche 15 à 19h45 avec le dernier Takashi Miike, First Love, comédie noire à l’esprit punk, sans oublier les cartes blanches de  Jean-Pierre Dionnet, vendredi 13 à 19h45, et Frédéric Temps samedi 14 à 19h30.

Tarif unique: 7 euros sauf pour la séance Jeune Public : 3,50 euros. Programmation disponible dans son intégralité sur :  https://www.cinecapitole.fr/evenement/1819509-trange-festival