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Marc François.
Photo Fanny Reynaud.
Edito

Les printemps français se ressemblent

Un an après, notre pays retrouve une forme de confinement. "Un mauvais poisson d'avril" a estimé Jean-Luc Mélenchon. Les Français, quant à eux, ne savent plus à quel saint se vouer.

Alors que la plupart des pays dans le monde commencent à lâcher la bride et à entrevoir la sortie du tunnel, voilà donc la France plongée dans un nouveau confinement (qui ne dit pas son nom) au moment même où les beaux jours reviennent. Le Président de la République, d’un ton solennel, a demandé « un effort supplémentaire » à ses compatriotes déjà à bout de souffle. Finie la politique de territorialisation, adieu la sanctuarisation de l’école et retour à la case départ : celle de mars 2020, avec quelques nuances toutefois.

Les pots cassés

Dans la réalité, les Français paient aujourd’hui les pots cassés des atermoiements, des contre-temps, du manque d’anticipation et des insuffisances d’un exécutif aux abois. Pour quelques semaines, nous dit-on désormais. Mais comment ne pas douter aujourd’hui devant ce nouveau revirement ? Depuis des mois, en effet, les promesses se sont succédées et ont toujours été démenties par les faits. Les certitudes se sont avérées illusoires et la confiance, lorsqu’elle existait, s’est estompée avant de s’évanouir.

Un sens discutable de la liberté

Ceux qui espéraient un mea culpa du chef de l’Etat auront évidemment attendu en vain. Au contraire, Emmanuel Macron s’est félicité d’avoir retardé l’échéance de ce nouveau confinement. « Les Français ont gagné de précieux jours de liberté » a-t-il estimé dans un énième exercice d’autosatisfaction. Oubliant sans doute que nous vivons depuis des mois sous couvre-feu, que les rassemblements sont interdits, que la culture est aux abonnés absents et que les restaurants sont fermés depuis belle lurette.

Les nouveaux efforts demandés aux Français seraient évidemment davantage acceptables si la campagne de vaccination battaient son plein, si l’on injectait à tour de bras, comme c’est le cas sous d’autres cieux. Hélas, on est aujourd’hui loin du compte.

Un an après

Pourtant tout va bientôt s’arranger, nous a rassuré le Président de la République lors de sa septième intervention pandémique. Si l’on en croit (encore) ses propos ce serait pour le 15 mai : le tout premier jour d’un retour vers la normale. Avec de nouveau, des spectacles et même des terrasses de café. Bref, l’esquisse d’un printemps à l’approche de l’été. Il y a un an, c’était à peu près le même discours.

 

À propos de l'auteur

Marc François

A débuté le métier de journaliste parallèlement sur une radio libre et en presse écrite dans les années 80. Correspondant de plusieurs médias nationaux, rédacteur en chef de l’hebdomadaire Info Magazine (Clermont, Limoges, Allier) pendant 9 ans, il a présidé le Club de la Presse Clermont-Auvergne entre 2009 et 2013. Il est l’initiateur de 7 Jours à Clermont.

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