C’est un conflit qui s’enlise aux confins de l’Europe. Deux ans déjà que la Russie a envahi son voisin ukrainien. Une offensive que le Kremlin envisageait comme une guerre-éclair et qui se transforme en un gigantesque bourbier. Vladimir Poutine se voyait trop fort, trop grand, trop puissant, trompé tant par sa mégalomanie que par son entourage- ce qui est d’ailleurs une marque de fabrique des dictateurs que l’ambition conduit souvent à l’isolement et parfois à la paranoïa.
Kiev n’est pas Minsk
Deux temps, trois mouvements auraient dû suffire aux forces armées russes pour balayer l’opposition ukrainienne et les conduire jusqu’à Kiev où Poutine entendait installer un régime fantoche, tel celui aujourd’hui à l’œuvre en Biélorussie. Il ne pouvait en être autrement dans l’esprit hégémonique du président « à vie » de la Fédération de Russie. Sauf que l’ancien officier du KGB avait surévalué ses propres capacités militaires tout en sous-estimant manifestement le potentiel de résistance de ses adversaires comme leur acharnement à combattre l’agresseur. Il n’avait surtout pas anticipé la réaction occidentale à son coup de force, imaginant sans doute que cette invasion passerait comme une lettre à la poste.
Vladimir Poutine s’est trompé. Et lourdement. Son erreur a déjà coûté la vie à des dizaines de milliers de personnes, Ukrainiens et Russes, militaires et civils.
Au-delà du conflit
Selon toute vraisemblance, cette guerre n’aura pas de vainqueur. Et quoiqu’il arrive, la Russie y aura beaucoup perdu. En terme d’image, de vie humaine, d’économie, de stratégie mais aussi de géopolitique. Le conflit actuel aura prouvé combien le plus vaste pays du monde était désormais dépendant de la Chine et il aura aussi précipité la Finlande et la Suède dans les rangs de l’OTAN. Vladimir Poutine s’efforcera, le temps venu, de sortir du conflit la tête haute mais il aura en réalité orchestré un fiasco et laissé une grande partie de son crédit à l’échelle mondiale.
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