Dans quatre ans, les Jeux-Olympiques d’été se dérouleront à Los Angeles, au bord de l’Océan Pacifique, celui qui sépare l’Asie des Amériques. Sans doute, les Californiens réserveront-ils le meilleur accueil aux athlètes venus de la planète entière. En attendant, la flamme olympique s’apprête à rejoindre le sol de la France après un voyage en Méditerranée à bord du Bélem, ce trois-mâts classé monument historique . Elle y débarquera le 8 mai prochain, via le port de Marseille où elle sera escortée par un millier de bateaux au cours d’un spectacle qui ne manquera pas de panache. La flamme symbolique sillonnera ensuite la France, et traversera Clermont lors d’une étape qui, le 21 juin prochain, doit la conduire à Vichy. La volonté, à travers ce périple, est évidemment de tenter de susciter un engouement national pour le grand événement sportif planétaire. Ca n’est pas gagné…
Hors de prix
Pour l’heure, les organisateurs ont de quoi se faire quelques soucis. Le moins que l’on puisse dire est qu’à deux mois et demi de la cérémonie d’ouverture, on ne ressent ni élan, ni enthousiasme au sein de la population française. Au fil des différentes enquêtes, les personnes interrogées manifestent davantage d’indifférence que d’enthousiasme, plus d’inquiétude ou de scepticisme que d’impatience. Elles craignent que les coûts de l’événement ne soient pas maîtrisés et regrettent l’aspect essentiellement « parisien » de ce rendez-vous. Enfin, et selon 80% d’entre eux, les tarifs d’accès aux différentes compétitions se révèlent prohibitifs et donc réservés à une élite ou aux invités. Plutôt fâcheux pour susciter un élan.
Contexte défavorable
Cette absence d’engouement populaire n’est pas vraiment surprenante tant le contexte international se révèle pesant, tant la situation nationale, elle-même, n’est pas brillante. On peut aussi s’interroger sur la communication autour des Jeux et sur la responsabilité du C.I.O qui, en élargissant à l’excès le champ des disciplines tend à dévaloriser la valeur des médailles. Que vient faire le breaking dans le panorama olympique ? Enfin, le quasi-monopole réservé au football dans les différents médias en matière sportive ne peut contribuer à la ferveur pour les autres disciplines. Comment se passionner pour l’athlétisme, le sport roi des Jeux d’été, s’il n’y en a que pour le PSG et les enfants gâtés du ballon rond tout au long de l’année ?
On imagine que l’intérêt grandira néanmoins au fur et à mesure que l’événement approchera et qu’il atteindra son comble durant les compétitions, tandis que les plages seront prises d’assaut. Il sera temps, plus tard, de faire le bilan de ce pari olympique.
Pas de ferveur autour des JO ? On a le droit aussi, non ?
Quand je vois les chaines de télé en faire des tonnes pour l’arrivée de la flamme olympique à Marseille avec des prises d’antenne à 6h30 (!) pour France télévision, je sais que je vais me tenir loin de la télé ce 8 mai, pour éviter de revoir 50 fois les mêmes images et réentendre les mêmes commentaires à longueur de journée !
Oui, les JO sont la plus grande épreuve sportive mondiale en nombre de téléspectateurs, mais est-ce que c’est ça qui remplit les enceintes sportives ? Pas sûr, d’autant que le prix des places va sélectionner le client, mais sera sûrement une belle machine à cash pour le CIO (et aussi pour les hébergeurs avec la flambée des prix) ! Tout le monde veut plumer la poule aux oeufs d’or, mais le volatile semble rétif à se laisser dépouiller ! Esprit olympique ou pas, il y aussi les lois du marché avec le consentement à payer (ou pas !) ce qui nous semble « un juste prix » pour une prestation donnée. Les tarifs annoncés, tant pour la cérémonie d’ouverture que pour la plupart des épreuves, ne vont pas aider à faire de Paris 2024 un évènement « populaire ».
Si j’en crois l’opinion des premiers concernés (les parisiens), ils seraient près de 45% à vouloir quitter Paris pendant la période des JO, c’est dire la « popularité » de cette manifestation…
Les JO très centrés sur et autour de Paris, ne suscitent que peu d’effet d’entraînement en province… Où l’on redécouvre que la France, ce n’est pas que Paris et sa petite couronne…