Accueil » Edito » Plutôt « bobo » ou « BC BG » ?
Marc François.
Photo Fanny Reynaud.
Edito

Plutôt « bobo » ou « BC BG » ?

Ils appartiennent aux classes plutôt aisées, vivent dans la même ville, se rencontrent et peuvent même, le cas échéant, s’apprécier. Mais à chacun son style, ses habitudes et ses idées arrêtées.

L’idée de ce billet m’est venue dans un bistrot du centre-ville à une heure relativement matinale. « Un endroit bobo » ai-je précisé à un photographe renommé à Clermont et d’agréable compagnie, installé au comptoir devant un café. Il m’a aussitôt repris : « plutôt BC BG ». Et j’ai dû convenir immédiatement de mon erreur et, beau joueur, admettre qu’il avait vu juste et mis dans le mille. Si, à première vue, le doute est parfois permis entre les deux catégories d’urbains contemporains et que la frontière entre eux peut se révéler poreuse, on peut toutefois s’amuser à l’exercice de la caricature.

Bobo rime avec vélo

Vous voulez rencontrer des « bobos » à Clermont ? Alors, n’hésitez pas à vous rendre sur le plateau central où ils ont trouvé un biotope à leur goût et un mode de vie correspondant à leur vision du monde. Généralement sans soucis financiers, ces « bourgeois-bohême »- que les Anglais appellent « champagne socialist »- votent naturellement à gauche et avouent volontiers une préoccupation pour l’écologie. Vêtus de façon décontractée- mais pas n’importe comment- ils ont adopté la bicyclette (voire la trottinette) pour rouler en ville ce qui leur évite de fréquenter les transports en commun. Il ne faut pas exagérer… Tous ont la fibre culturelle, revendiquant en particulier un engouement pour le cinéma. Ils ne manquent d’ailleurs pas de se rendre chaque année au festival du court-métrage, au moins pour une séance. Volontiers féministes, voire un peu wokistes, ils aspirent à manger bio et sont parfaitement à l’aise avec les nouvelles technologies de communication. Un « bobo » se doit d’être dans l’air du temps…

Paraître décontracté

Cours Sablon, avenue Julien, certains quartiers de Chamalières … Voilà des terrains de prédilection des «BC BG » que l’on peut toutefois également rencontrer dans les quartiers historiques de la ville. Jadis, les repérer se révélait facile : ils portaient lodens, écharpe « Burberry » et, aux beaux jours, le fameux pull sur les épaules, synonyme d’une « élégante décontraction ». A leurs pieds, ils glissaient des chaussettes « Burlington » sous une paire de « Weston » ou de mocassins à gland. De nos jours, la tenue est plus incertaine …. Néanmoins, les vestes matelassées- genre entraîneurs de pur-sang à Chantilly- restent un must en inter-saison. Les « BC BG » ont longtemps été fidèles à la droite modérée mais le macronisme a redistribué les cartes, charriant son lot d’infidélité. Aujourd’hui encore, ils forment le gros des bataillons des « Lion’s Club », « Rotary » et autre « Kiwani’s », ces « clubs service » où l’on ne mélange pas des torchons avec des serviettes et où leur dynamisme est apprécié.

Tout cela, évidemment, tient de l’image d’Epinal et, parfois, des préjugés. Les « bobos » comme les « BC BG », ou encore les « beaufs », ce sont toujours les autres, ceux que l’on aime moquer… Quant à rire de soi-même, c’est évidemment un art plus délicat.

À propos de l'auteur

Marc François

A débuté le métier de journaliste parallèlement sur une radio libre et en presse écrite dans les années 80. Correspondant de plusieurs médias nationaux, rédacteur en chef de l’hebdomadaire Info Magazine (Clermont, Limoges, Allier) pendant 9 ans, il a présidé le Club de la Presse Clermont-Auvergne entre 2009 et 2013. Il est l’initiateur de 7 Jours à Clermont.

Commenter

Cliquez ici pour commenter

Sponsorisé

Les infos dans votre boite

Sponsorisé