À Clermont, les travaux préparatoires du projet InspiRe donnent lieux à des campagnes de fouilles archéologiques et selon les quartiers, ces dernières font resurgir le lointain passé de la capitale auvergnate. L’équipe de L’INRAP qui, durant deux mois, a installé un camp, sur la place Hyppolite Renoux a ainsi mis à jour une nécropole qui renvoie au Clermont du moyen-âge, époque durant laquelle le plateau central et historique de la ville comptait trois paroisses. Depuis de nombreuses années les habitants du quartier Renoux-Ballainvilliers vivaient donc, sans le savoir, à proximité, ou plutôt au dessus, de voisins très discrets… Une quarantaine de sépultures ont été mises à jour par les archéologues sur une bande de terre de 50 mètres de long et 3 de large, restes d’un cimetière installé dans les sous-sols de l’église Saint-Genès, bâtie au VIIe siècle et détruite en 1794.
« Les premières sépultures datent du VIIe ou VIIIe siècle ».
« On a pu observer que les pratiques funéraires étaient extrêmement variées » explique la responsable du chantier, Lisa Donati, archéo-anthropologue à l’INRAP. « Cela va du sarcophage, au coffrage en passant par les cercueils. Chaque sépulture est un peu unique en son genre. Elles ont été installées au plus près du Saint, à l’intérieur de l’église, sans doute pour s’attirer les prières des gens qui passaient par là. L’église est mentionnée au VIIe siècle, donc on peut supposer que les premières sépultures datent du VIIe ou VIIIe siècle. Les plus récentes seraient plutôt de l’époque moderne, de la fin du XVIIIe ». On ne peut que faire des suppositions pour l’instant, mais en général à l’intérieur des églises, on s’attend à trouver des notables et des ecclésiastiques. On sait cependant que l’on a aussi bien des hommes que des femmes et plus rarement des enfants. Il n’y avait pas de « mobilier » à l’intérieur des tombes, ce qui est propre à la période médiévale. À partir de l’époque carolingienne, on a plus rien de déposé dans les tombes avec les défunts »
Un sarcophage monolithe, exemplaire assez rare
Les squelettes trouvés ont été prélevées par l’équipe de l’INRAP, pour être lavés et étudiés en laboratoire afin qu’ils livrent leurs secrets. Ils rejoindront ensuite des réserves ou des musées. « Pour les architectures funéraires, nous allons devoir opérer des choix, mais nous allons prélever un sarcophage monolithe qui est un exemplaire assez rare dans le monde l’archéologie funéraire. Nous avons également prélevé quelques dalles de couverture car il semble qu’elles aient été réutilisées. Elles appartiendraient peut-être initialement à des bâtiments antiques plus anciens » précise Lisa Donati.
Les passants qui on observé les parois du chantier, ont vu de nombreux ossements fichés dans la terre. Cette présence témoigne de remblais anciens datant sans doute d’un chantier de pose de réseaux souterrains à l’époque où on ne pratiquait pas de fouilles préventives.
L’équipe de l’INRAP va maintenant se diriger vers d’autres chantiers notamment rue Ballainvilliers laissant reposer les Clermontois encore présents dans ce cimetière qui était plus grand que la zone qui a été fouillée.
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