Un bureau de poste temporaire s’est installé dans la Maison du tourisme, place de la Victoire à Clermont ces 16 et 17 juin 2023 pour une vente en avant-première du timbre « Blaise Pascal 1623-1662 ». Pendant ces deux jours, aura lieu une vente dite « Premier Jour » durant laquelle le timbre pourra être oblitéré avec tampon créé pour l’occasion avec la signature de Blaise Pascal. Il est à noter que cette signature a été extraite d’une quittance signée de sa main le 17 avril 1653 et conservée aux Archives départementales du Puy-de-Dôme. Cet hommage s’inscrit pleinement dans cette année 2023 qui fête les 400 ans de sa naissance. De plus, le fait de célébrer à plusieurs reprises un personnage historique par une vignette postale dans un même pays démontre l’importance du personnage. En effet, il s’agit du troisième timbre que la poste consacre au génie clermontois, le premier datant de 1944, signé Pierre Munier et le second, plus récent édité en 1962 à l’occasion du 300e anniversaire de sa disparition confié à l’artiste peintre Roger Schardner. Ce timbre 2023 émis à 600,000 exemplaires sera disponible dans la plupart des bureaux de poste partout en France à partir du lundi 19 juin, jour de la naissance de Blaise Pascal.

Ce timbre : un travail en deux temps

Florence Wojtyczka est l’illustratrice de ce timbre, elle avait déjà été sollicitée en 2021 pour créer le timbre du bicentenaire de Gustave Flaubert. Mais contrairement à ce dernier elle n’avait pas de photo, elle s’est donc inspirée du tableau de François Quesnel, conservé au Musée d’art Roger-Quilliot. Elle a essayé de le réadapter en fonction d’une future gravure aux traits. Le portrait de Blaise Pascal est placé au centre sur un fond très coloré teinté de rouge et de jaune autour d’un cadran de Pascaline. Entre le prénom Blaise et le nom Pascal, une flamme interprète le curseur d’un cadran de la première machine à calculer de l’histoire, et à l’arrière plan le puy de Dôme avec son antenne TV pour exprimer ce passage de Blaise Pascal dans la modernité.

Après l’illustration, la gravure

Après la maquette, la gravure qui a nécessité une trentaine d’heures. C’est Elsa Catelin qui s’en est chargée, une spécialiste déjà créatrice de 300 timbres dont celui de la Nouvelle Marianne. Le dessin est transcrit selon le procédé de sécurisation de la taille douce, communément employé pour l’impression de billets. La maquette est gravée avec de petits outils spéciaux, comme des burins ou des onglettes, sur une matrice en acier. Les traits très fins permettent de fixer l’encre pour l’impression. La taille douce va apporter ce côté mate au timbre qui vient s’opposer au fond brillant : « Pour un philatéliste attaché à l’esthétique du timbre gravé », précise Elsa Catelin, « la technique de la taille douce fait monter la côte sur le marché. ». La poste est très attachée à cette technique qui est un procédé ancestral et de plus, il évite les circuits de contrefaçon.