Notre chroniqueur Roger Herzhaft ne tardera plus à reprendre le chemin des salles obscures. Elles lui ont tant manqué durant trois mois et quelques jours… au point que le cinéphile a avoué quelques infidélités et une relation poussée avec Netflix. Il fallait bien que confinement se passe. Le septième art, grand seigneur, saura sans doute lui pardonner cette liaison passagère. Dans son dernier billet, il a en quelque sorte fait acte de repentance en rappelant ces bons mots de Jean-Luc Godard : « Le cinéma c’est de la mémoire, la télévision, c’est de l’oubli. »
Dans la chaleur de l’été
C’est donc aujourd’hui, au lendemain d’une Fête de la Musique avortée, que les salles de cinéma de France et de Navarre rouvrent leurs portes, après une très longue abstinence et à un moment de l’année qui n’est pas le plus favorable. Les (grandes) vacances ne tarderont plus, le beau temps est annoncé, la chaleur va régner. Autant de paramètres qui donnent davantage envie d’enfiler un short et de filer au bord d’un lac aux eaux fraîches et profondes que de chausser des lunettes 3D devant un écran à LED, en subissant les caprices d’une climatisation indélicate.
En dépit des contraintes
Mais, les férus de cinéma, les vrais, les durs, n’ont que faire de la météo. Ils sont prêts à braver les éléments pour retrouver leur place privilégiée dans un fauteuil rouge. Qu’importe les restrictions sanitaires et la fameuse distanciation imposée. Au contraire, ils pourront tendre leurs jambes et se mettre à l’aise, à l’abri de voisins inopportuns. Alors, comme toujours ou plutôt comme avant, ils ouvriront grands leurs yeux et une nouvelle histoire commencera qui leur fera oublier, pour un temps, le confinement, les masques et les troubles d’un monde brinquebalant. Netflix pourra aller se rhabiller…
Cédant avec plaisir à l’appel du 22 juin, Roger Herzhaft se précipitera peut-être vers le De Gaulle de Gabriel Bornin, incarné pour la circonstance par Lambert Wilson tandis qu’Isabelle Carré campe avantageusement le personnage de l’épouse qui n’était pas encore « Tante Yvonne ». Et dans sa prochaine chronique, il nous racontera sans doute le bonheur de retrouver les salles de cinéma pour de nouvelles séances en images, entre ombre et lumière.
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