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Marc François.
Photo Fanny Reynaud.
Edito

Le but incertain du football clermontois

Alors qu'Ahmet Schaefer succède à Claude Michy à la tête du Clermont Foot 63, les passionnés de football rêvent toujours de Ligue 1, sans savoir s'il s'agit d'une illusion.

L’histoire du football à Clermont, du CFC jusqu’au Clermont Foot, témoigne de la difficulté pour le ballon rond de se faire une place au soleil dans une ville depuis longtemps tournée vers l’ovale. Celui dont les rebonds sont pourtant capricieux. L’ASM, qui a grandi sous l’aile protectrice et généreuse de Michelin, fait tant d’ombre qu’il  semble ne rester que des miettes aux initiatives périphériques.

13600 spectateurs au Michelin

L’ambition manifestée par le Clermont Football Club, au milieu des années 80, fit long feu, emportée par des problèmes financiers. On se souvient pourtant de l’élan suscité par ce club et des records d’affluence qu’il établissait régulièrement. Le 10 mai 1986, sur la pelouse du Stade Marcel-Michelin, le CFC affrontait ainsi Cuiseaux-Louhans avec à la clef une possible accession en Division 2 (la L2 de l’époque qui se passait encore des pizzas Dominos). 13.600 personnes s’étaient massés dans les tribunes, un score à faire pâlir d’envie l’actuel Clermont Foot, assistant finalement à un décevant match nul, insuffisant pour grimper à l’étage supérieur. Le club, comptant notamment sur des vedettes vieillissantes de l’époque, Serge Chiesa ou Andrzej Szarmach, évoluera pourtant deux saisons en Division 2, à la fin des années 80, avant de disparaître…

Stabilité

Avec son successeur, le Clermont Foot, dont Alain Dalan fut le premier président, le football clermontois semble s’être assagi. Finies les déconvenues financières et les illusions outrancières, c’est de pérennité et de stabilité dont la structure fait preuve, contre vents et marées, dans un paysage pourtant gagné par l’inflation. Le Clermont Foot, lui, mène son bonhomme de chemin en père peinard, ou peut-être en Auvergnat bon teint. La gestion de Claude Michy, président depuis 2005, s’est révélée, eu cet égard, exemplaire. Un modèle de sobriété.

Un certain Ahmet Schaefer

Mais la médaille a aussi son revers. Difficile, en effet, de passionner les foules lorsque les ambitions sont mesurées. Voire inexistantes… Difficile de susciter l’enthousiasme lorsque les objectifs ne sont pas énoncés et que l’excellence n’est pas recherchée. En sport, seule la victoire compte…

En cette année 2019, le Clermont Foot 63 joue toujours (et il joue plutôt bien) dans un demi-stade, ouvert à tous les vents. Et Claude Michy passe la main. S’avance un business man suisse, Ahmet Schaefer, dont on dit qu’il veut construire sur du solide. La nouvelle page qui s’ouvre est à la fois inquiétante, comme toute aventure nouvelle, et  prometteuse, puisque synonyme d’évolutions et peut-être d’ambition retrouvée. Les amateurs de football ont envie de rêver un peu après des années où la raison l’a emporté sur la passion. Mais ils demeurent sceptiques…

 

À propos de l'auteur

Marc François

A débuté le métier de journaliste parallèlement sur une radio libre et en presse écrite dans les années 80. Correspondant de plusieurs médias nationaux, rédacteur en chef de l’hebdomadaire Info Magazine (Clermont, Limoges, Allier) pendant 9 ans, il a présidé le Club de la Presse Clermont-Auvergne entre 2009 et 2013. Il est l’initiateur de 7 Jours à Clermont.

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