Durant la semaine passée, les annonces de plans d’actions pour la sobriété énergétique sont devenues monnaie courante. Pas une journée ne s’est déroulée sans qu’une municipalité, un département, une région, une institution ne clame haut et fort que le temps de l’abondance est bel et bien terminé et que désormais il va falloir se serrer la ceinture énergétique. Ampoules LED, suppression de l’eau chaude pour laver les couloirs des lycées, coupure de l’éclairage public entre minuit et 6 heures du matin, coupure de l’éclairage des jardins lorsqu’ils sont fermés au public, réduction de la température à 19° dans les bureaux … chacun y est allé de son idée vaguement révolutionnaire, les plus téméraires osant carrément remettre en cause les illuminations de Noël alors que d’autre grattent les fonds de tiroirs, espérant y trouver quelques menus billets pour acheter trois panneaux solaires destinés à chauffer une piscine.
Tant que cela marchait et que l’on avait de quoi payer
Cette ambiance « panique à bord » est tout à fait révélatrice de la manière dont sont gérés les espaces publics. Tant que cela marchait et que l’on avait de quoi payer, il n’était pas utile de se poser des questions et d’anticiper ce qui pouvait l’être. Mais aujourd’hui que ce diable de Poutine a tout déstabilisé avec ses velléités de reconstituer l’Empire russe et de devenir le roi de la moitié du monde, la roue a tourné. Alors que des centrales nucléaires sont à l’arrêt parce qu’elles rouillent et que les gazoducs deviennent incontinents, la question cruciale du moment reste « se ruiner ou se cailler ? » Cela est d’ailleurs valable autant pour les institutions que pour monsieur Toulemonde et voilà qu’en plus… l’automne est arrivé trop vite. Alors, comme un remède miracle, fleurissent les plans de sobriété.
Des fenêtres pas vraiment étanches
Quand on s’intéresse un minimum à l’écologie tous ces gestes annoncés à grands renforts de communication semblent pourtant frappés du bons sens. Qu’y a-t-il d’exceptionnel dans le fait de couper la lumière ou d’arrêter son ordinateur et son écran en sortant d’un bureau, de limiter le chauffage à 19° dans les administrations, de demander aux commerçant de couper leurs enseignes quand tout le monde est au lit ? Ces injonctions sont bel et bien la preuve que l’on avait tendance à faire n’importe quoi, sans se poser de questions, et surtout pas celle du développement durable. Mais maintenant que le problème devient financier tout bascule. Chacun se rend compte que l’on a passé des décennies à balancer l’argent par des fenêtres pas vraiment étanches, en surconsommant la tête dans le sable. Personne n’a osé officiellement remettre en cause la gestion des institutions publiques qui devraient pourtant montrer l’exemple aux citoyens. Aujourd’hui un superbe effet boomerang est reçu en pleine figure. Tant mieux, l’écologie va sortir gagnante de cette crise, mais est-ce pour autant la fin la gabegie ?
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