“Notre objectif est de proposer une solution durable de protéines pour l’alimentation animale. Pour cela, il existe aujourd’hui la farine de poisson ou le soja. Mais la première est issue de poissons juvéniles et le second a pour conséquence la déforestation. Nous essayons de les remplacer par la farine d’insectes” explique Ludovic Tournier, responsable recherche et développement d’Invers. Cette jeune société, implantée à Clerlande, a démarré son activité en octobre 2017. Pour le moment, l’entreprise a développé des partenariats avec trois agriculteurs. “Nous avons de très bons retours. Cela redore l’image de l’agriculture locale, dans un esprit de durabilité, de responsabilité. C’est aussi un moyen de diversification pour les agriculteurs” souligne Ludovic Tournier.
Une tonne par mois
Les vers de farine sont élevés pendant 8 à 10 semaines avant d’être abattus par congélation. Ils grandissent dans un atelier où la température est d’environ 26 degrés et l’humidité à 60%, sans éclairage. Pour le moment, la production atteint une tonne par mois mais les ingénieurs agronomes d’Invers envisagent de produire 10 tonnes mensuelles à moyen terme. L’entreprises rachète d’abord la production aux agriculteurs puis les vers sont collectés et transformés par la société Invers sur le site de Clerlande avant d’être distribués. Une fois déshydratés, les vers de farine sont conditionnés. Ils seront enfin distribués afin de nourrir les oiseaux des particuliers. Le produit est déjà disponible dans des jardineries du Puy-de-Dôme.
Bientôt de nouveaux marchés ?
Autre produit d’Invers, qui sera commercialisé en 2020 : les croquettes pour chiens. Soixante chiens testeurs constituent un panel avant la distribution. Une campagne de crowfunding, c’est à dire de financement participatif, sera lancée en octobre prochain. Le marché de la nourriture pour poissons est aussi visé par la société. L’aviculture pourrait également constitué un axe de développement, mais pour le moment la réglementation européenne n’autorise pas ce mode d’alimentation par les insectes. “Nous attendons un assouplissement fin 2019 voire début 2020. Cela représente un gros marché de développement” confie Ludovic Tournier. Invers est en train de construire un site pilote à Saint Ignat. L’entreprise, en plein développement, envisage de recruter. En 2025, elle devrait compter une trentaine de salariés.
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