Depuis début juillet, James Taylor et Clément Baldellou, les deux co-fondateurs de Capillum et leurs trois stagiaires ont investi les locaux du Biopole, à Saint-Beauzire, à la suite de leur succès lors d’un concours. Un de plus dans leur jeune carrière. L’aventure a commencé il y a deux ans, à l’ESC Clermont, où James et Clément se rencontrent. James Taylor raconte : “On était sur la même longueur d’onde et on voulait travailler ensemble autour d’une idée responsable de développement durable. Un jour, à 4 heures du matin, Clément m’appelle et me dit qu’il a trouvé: ce seraient les cheveux”. En effet, tous les salons de coiffure jettent les cheveux dans la poubelle des ordures ménagères. Cette pratique crée de nombreux problèmes environnementaux. De plus, en cas d’incinération, ils génèrent peu d’énergie et ne sont pas valorisés à leur juste valeur. En France, ces déchets représentent chaque année plus de 60 000 000 de litres (soit 3200 tonnes). James et Taylor creusent alors leur idée de départ, rencontrent des interlocuteurs chez Suez ,Veolia et au Valtom.
Des tests prometteurs
Les deux entrepreneurs prototypent, en “mode entrepreunariat” selon leurs dires. James, passionné de chimie, se rend alors compte que le cheveu est composé à 95% de kératine, une matière très recherchée en cosmétique et pour les dispositifs médicaux. Les deux co-fondateurs de Capillum décident de se concentrer sur le marché du médical et de la bio-cicatrisation, notamment pour les grands brûlés, où leur produit pourrait représenter un substitut à la kératine d’origine animale. “Nous travaillons sur la cicatrisation. Les grands brûlés c’est notre étoile polaire” confie James Taylor. Ils développent l’idée d’un circuit de récupération des cheveux, actuellement en phase de test. “Aujourd’hui à Clermont-Ferrand, une cinquantaine de coiffeurs récupèrent les cheveux. C’est Urby, une filiale de La Poste, qui assure la collecte. Ça ne coûte rien aux coiffeurs. A terme nous voudrions créer un label. Nous appelons le plus grand nombre de coiffeurs à participer” souligne Clément Baldellou. Une fois collectés, les cheveux partent en laboratoire à Riom et à Brive-la-Gaillarde, où les tests se révèlent prometteurs.
Très habités par leur projet
Autre idée développée par les deux jeunes entrepreneurs : la dépollution. Les cheveux collectés pourraient constituer une alternative aux produits pétrochimiques. Clément Baldellou affirme : “Nous voyons l’avenir de façon vertueuse. Convaincus par notre projet, nous voulons être convaincants. D’ici 5 ans, nous aspirons à devenir leaders en matière de récupération de cheveux”. James Taylor poursuit : “Nous nous voyons comme des aventuriers, des pionniers. C’est super excitant de travailler sur un sujet jamais traité auparavant”. A 24 et 25 ans seulement, James et Clément sont très complémentaires sur leur projet. Ils se dirigent actuellement vers une phase de levée de fonds. Leur enthousiasme est communicatif. Clément Baldellou conclut : “Avec Capillum, il est possible de faire quelque chose de gigantesque. Il y a même des particuliers qui nous envoient leurs cheveux par courrier”.
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