Dans l’histoire du circuit de Charade, toutes courses confondues, le Grand-Prix de France moto 1974, reste la manifestation qui a attiré le plus de public. Au milieu des années 70, la pratique de la moto est en plein essor et les courses, les GP moto en particulier, deviennent le théâtre d’immenses rassemblements de motards.
Le 18 avril, malgré les averses de neige fondue qui tombent sur le puy de Gravenoire, 20 000 passionnés sont présents pour assister aux essais de cette manche du Championnat du Monde, le Continental Circus, comme on le nommait à l’époque. Cela donne le ton pour le reste du week-end.
Le soleil, revenu le dimanche 21, permet d’offrir aux pilotes des conditions de piste favorables. Du côté des spectateurs le compteur explose. L’organisateur, le Moto Club d’Auvergne présidé par Marcel Cornet, voit débarquer des milliers de personnes. Les parkings sont rapidement saturés et le circuit de 8.055 km est si grand qu’il est impossible de faire la chasse à la resquille. On ne sais pas précisément combien de spectateurs sont présents ce jour-là à Charade mais l’histoire à retenu 130 000.
Record d’affluence
1974 est bien l’édition de tous les dangers. Le MCA n’était pas certain de pouvoir recevoir le GP moto après une fronde des pilotes l’année précédente à propos de la dangerosité du circuit. Certains d’entre-eux avaient refusé de prendre le départ, annonçant leur préférence pour Magny-Cours plus sécure.
Le moto club a donc mis le paquet pour ce nouveau grand-prix : 1 500 mètres de rail de sécurité ont été démontés au profit de grillage et quelques 20 000 bottes de pailles recouvertes de film plastique ont été déposées en bord de piste. Gros moyens également côté humain avec 138 commissaires de piste, 14 médecins, 52 secouristes et 10 ambulances. Finalement c’est la présence du public qui représente, ce 21 avril, le plus gros des dangers. Les 400 gendarmes mobilisés, totalement dépassés, ne peuvent rien faire face aux 130 000 passionnés qui veulent vivre la course au plus près. Posté à l’extérieur d’un virage, assis sur une botte de pailles ou perché sur des arbres, chacun a trouvé son spot pour voir tourner les champions. Marcel Cornet et le chef des gendarmes n’ont plus qu’à faire brûler des cierges et prier pour que rien n’arrive. Dieu les entend… aucun drame ne marque la manifestation ou plutôt si, un vrai pour les amateurs de moto. Le Continental Circus ne reviendra jamais plus à Charade préférant des circuits avec de plus larges dégagements
Duel royal Agostini – Read pour le GP moto 74
En 1974, Giacomo Agostini a bien compris que l’avenir est aux motos 2 temps. Il a quitté MV Agusta pour Yamaha laissant la selle de sa fidèle moto italienne à Phil Read. Le duel va jouer entre performances et fiabilité.
En 350, Ago bien placé sur la grille, rate son départ car sa moto a refroidi. La course est retardée de 15 minutes, le temps pour les gendarmes de virer les spectateurs carrément installés sur la piste.
Ago remonte comme un diable, fait tomber 8 fois de suite le meilleur temps détenu depuis le GP moto 1967 par Hailwood sur la fabuleuse Honda 6 et ravi la victoire à Länsivuori qui devance 3 français : Bourgeois, Pons et Rougerie. Phil Read très bien parti est trahi par son moteur et doit jeter l’éponge.
En 500, toutes les grande marques de moto sont présentes. Read part en tête, une meute de pilotes à ses trousses dont Sheene et Ago. L’italien finit par prendre la tête mais un piston de sa Yamaha rend l’âme. Read reprend la tête puis sa MV connait une baisse de performances. Grâce à son pilotage, il contient Sheene et décroche la coupe. Rougerie termine 5e.
Kent Andersson gagne en 125, Henk van Kessel en 50 alors que le duo Siegfried Schazu/Wolfgang Kalauch remporte le GP side car, l’ultime course de championnat du monde disputé sur le mytique circuit auvergnat de 8.055 KM.
Nombreuses informations de cet article on été tirées du livre La Moto en Auvergne.
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