Les clichés ont la peau dure et les mythes traversent les générations. Celle du loup, par exemple, qui constituerait un danger pour l’être humain. Ou encore celle du requin, symbolisée par Les Dents de la mer de Steven Spielberg. Or les chiffres nous apprennent que, chaque année dans le monde, le mammifère et le poisson ne sont responsables que d’une dizaine de décès d’êtres humains. Des accidents toujours médiatisés et montés en épingle. Comme s’il fallait absolument colporter la mauvaise réputation de ces animaux. Les faits prouvent qu’elle est injustifiée.

Dans le même temps, les chiens (proches cousins du loup), le meilleur ami de l’homme, tuent environ 25.000 humains chaque année. Des drames dus à l’extrême proximité des uns et des autres.

Du chien au moustique

Contrairement aux idées reçues, le lion est moins dangereux que l’éléphant ou l’hippopotame. Et l’on ajoutera qu’aucun animal ne tue par plaisir. Mais parce qu’il prend peur, que l’on s’attaque à lui ou encore que l’on s’aventure sur son territoire.

Les serpents sont à l’origine de 50 à 100.000 décès par an, particulièrement dans les pays tropicaux. C’est évidemment leur venin qui les rend redoutables. Mais c’est du côté des insectes qu’il faut trouver les véritables « serial killers ». Ce ne sont pas les scorpions (3000 morts par an), ni même les mouches tse-tse (10.000 décès environ dans les pays d’Afrique subsaharienne) qui se révèlent les plus redoutables. L’animal le plus dangereux reste le moustique, transmetteur de nombreuses maladies virales ou parasitaires, comme la malaria, le paludisme, la dengue ou encore le chikungunya. Plus d’un million de personnes disparaissent ainsi chaque année des effets d’une simple piqure de moustique.

Un ennemi à deux pattes

Et si l’homme était le meilleur ennemi de l’homme ? En 2017, 465.000 homicides avaient été enregistrés, selon une étude de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime. Chiffre officiel qui est sans doute en deçà de la réalité. Bref, si vous allez vous baigner cet été, méfiez-vous davantage de votre voisin que de l’éventuelle présence d’un requin dans les parages. D’autant plus que l’humain est aussi le premier transmetteur de virus pour ses congénères, comme nous le rappellent les 4 millions de morts du Covid-19.