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Marc François.
Photo Fanny Reynaud.
Edito

Les Jeux par le petit bout de la lorgnette

Les Jeux Olympiques se déroulent jusqu'au 8 août au Japon. Sans public mais devant les médias du monde entier. A en croire "nos" journalistes sportifs, ils se résument à un match entre la France et le reste du monde.

On aura donc tout vu durant ces derniers mois, depuis qu’un virus a changé l’ordre du monde. Un monde désormais replié sur lui-même, anxieux et obsédé … Ce mois de juillet nous apporte la version huis clos des Jeux Olympiques d’été. Des Jeux 2020, disputés en 2021, et dont le peuple japonais ne voulait plus, malgré les investissements sans précédent mis en œuvre par le pays du soleil levant. La grande fête mondiale du sport sans public, sans applaudissement, sans ferveur, au beau milieu de tribunes désertes … comme un apéritif sans alcool ou un match de football un dimanche après-midi à Noirétable.

Derrière le drapeau

Il y a tout de même des choses dont aucun variant ne peut triompher. Le chauvinisme des journalistes sportifs en fait partie. Leur faculté à regarder et retranscrire ce rendez-vous planétaire par le petit bout de la lorgnette reste stupéfiant. Avec eux, les belles histoires se limitent aux frontières de l’hexagone. Ce qui compte, ce sont les performances ou les échecs des seuls sportifs français et le sacro-saint nombre de médailles obtenues par la délégation tricolore. Des journalistes drapés de bleu, de blanc et de rouge. Et qu’importe l’objectivité que demande en principe la profession…

Une certaine idée de l’olympisme

A l’oreille de « nos » commentateurs, sans doute, les Beatles, les Rolling Stones et les Doors n’ont-ils jamais existé. Pas plus que Bach, Malher, Pink Floyd ou David Bowie…Eux, probablement, n’écoutent que Johnny Hallyday, Florent Pagny ou Téléphone. Peut-être Debussy ou Ravel mais on peut en douter…Ils ignorent superbement le cinéma de Scorsese, d’Hitchcock ou de Visconti pour n’apercevoir que les films de Lelouch, Lautner ou Jacques Audiard. Quant aux sept merveilles du monde, elles se résument pour eux à la Tour Eiffel, le Mont-Saint-Michel et d’autres fleurons de notre beau pays.

A la fin des Jeux, ils n’auront vu que du bleu. Et ils porteront toujours, pour sous-vêtement, Le Slip Français. Fièrement…

 

À propos de l'auteur

Marc François

A débuté le métier de journaliste parallèlement sur une radio libre et en presse écrite dans les années 80. Correspondant de plusieurs médias nationaux, rédacteur en chef de l’hebdomadaire Info Magazine (Clermont, Limoges, Allier) pendant 9 ans, il a présidé le Club de la Presse Clermont-Auvergne entre 2009 et 2013. Il est l’initiateur de 7 Jours à Clermont.

1 Commentaire

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  • Bonjour Marc,
    Je ris tout seul de ton article très objectif qui résume bien la situation telle qu’elle est pour ces bien tristes et fades JO, aussi fades et insipides qu’un apéro sans alcool ou autre match de foot un dimanche am à Noirétable dont la mievrerie et la carence en public va sans dires et bien d’autres exemples que tu cites encore
    Décidément les journalistes des JO marchent complètement sur la tête,avec de la m….dans les yeux ou des oeillères (plus orthodoxe quand-même si j’ose dire !)…CQFD !
    Mort de rires !
    Merci pour ton super article cher Marc.
    À bientôt.
    Xavier.

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