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Bus Solaris Hydrogène / Photo SMTC-AC
Bus Solaris Hydrogène / Photo SMTC-AC
Innovation

Arrivée des bus à hydrogène sur la ligne T2C Clermont-Pont-du-Château

Annoncée par le SMTC-AC il y a tout juste un an, l'expérimentation d'une ligne de bus fonctionnant à l'hydrogène débute sur le réseau T2C entre Clermont-Delille et Pont-du-Château. Le syndicat va tester cette technologie durant une année avec des bus neufs et des bus rétrofités à Cournon chez GCK Mobility.

Alors que se déroule le 1er Sommet des Mobilités Territoriales Durables en Auvergne-Rhône-Alpes, cette semaine à Clermont, le SMTC-AC a lancé son expérimentation de bus fonctionnant à l’hydrogène sur la ligne 35/36 du réseau T2C, reliant Clermont à Pont-du-Château via Lempdes. Cette ligne expérimentale est le fruit d’une collaboration avec Kéolis groupe privé, spécialisé dans la mobilité partagée et partenaire des décideurs publics.

H2 comme hydrogène

Pour synthétiser, l’hydrogène dont la formule chimique est H2, est un gaz léger qui brûle dans l’air en produisant de l’eau. L’utilisation de l’hydrogène dans le monde des transports n’est pas nouvelle. Déjà dans les années 1930, il était employé pour gonfler les ballons dirigeables à qui l’on prédisait un bel avenir sur les liaisons transatlantiques. La catastrophe du Zeppelin LZ 129 Hindenburg en 1937 mis fin à ce type d’utilisation et il fut remplacé par l’Hélium, moins dangereux. On retrouve l’hydrogène plus tard comme carburant cette fois-ci dans les fusées de la conquête spatiale. Il est très efficace sur le plan rendement mais la moindre fuite peut avoir des conséquences catastrophiques et cas d’embrasement.
Aujourd’hui, avec une manipulation bien mieux contrôlée, le H2 tente de prendre sa place dans la mobilité décarbonée. Deux technologies se développent en parallèle. Soit l‘injection dans des moteurs à pistons, en lieu et place de l’essence ou du diesel, soit l’alimentation d’une pile à combustible capable de le transformer en l’électricité. Cette technologie permet de contourner la problème de l’autonomie et du temps de recharge des batteries des véhicules électriques, puisqu’il est désormais assez simple de « faire le plein » d’hydrogène.

Des bus alimentés en hydrogène vert

Les bus de la ligne 35/36 sont bien des bus électriques dont les moteurs sont alimentés par une pile à combustible fonctionnant à l’hydrogène. Sur le plan environnemental, ils sont séduisant puisqu’ils ne sont pas bruyants et n’émettent aucune particule fine, ne recrachant que de l’eau.
Mais pour que la démarche environnementale soit satisfaisante, c’est la production même de l’hydrogène qui doit être vertueuse. Plusieurs procédés de fabrication sont possibles mais certains émettent du CO2. Le SMTC-AC et Kéolis se sont donc engagés sur la voie de l’hydrogène renouvelable produit dans une unité dans le quartier clermontois des Gravanches, qui est en capacité de fournir chaque jour 800 kg. Les besoins sont estimés à 150 kg pour l’expérimentation. L’hydrogène utilisé est issu d’un procédé par électrolyse fonctionnant avec de l’électricité 0 carbone, le SMTC-AC ayant signé un contrat de fourniture d’électricité en provenance de deux sites hydroélectriques, les barrages de Marèges en Corrèze et de Coindre dans le Cantal.

594 tonnes de CO2 économisées chaque année

L’expérimentation d’une durée de 10 ans, débute sur la ligne de Pont-du-Château avec 5 bus. Un bus est entièrement neuf, il s’agit d’un véhicule de la marque Solaris équipé d’une pile à combustible Ballard réputée pour son rapport coût-performance. Les quatre autres bus dont la mise en service est programmée pour décembre, sont des véhicules qui entament une seconde vie après un rétrofitage opéré dans l’usine GCK Mobility de Cournon. Ces bus arrivés en fin de vie ont été remis à neuf et leur motorisation thermique remplacée par des moteurs électriques alimentés par pile à combustible Symbio, entreprise de la région Auvergne-Rhône-Alpes dont Michelin détient un 1/3 des parts sociales.
3 bus rétrofités supplémentaires seront déployés courant 2025, alors que six autres bus Solaris arriveront d’ici l’été 2025.
Une fois la totalité de la flotte mise en service, la décarbonation de la ligne 35‐36 du réseau T2C permettra, selon le mode de calcul de l’ADEME,  d’éviter l’émission de 594 tonnes de CO2 par an, soit l’équivalent de 336 Allers-retours Paris – New-York en avion. Elle permettra également au SMTC-AC d’avoir un retour technologique indispensable pour le choix des futurs bus du réseau.

À propos de l'auteur

Olivier Perrot

Pionnier de la Radio Libre en 1981, Olivier Perrot a été animateur et journaliste notamment sur le réseau Europe 2 avant de devenir responsable communication et événements à la Fnac. Président de Kanti sas, spécialisée dans la communication culturelle, il a décidé de se réinvestir dans l'univers des médias en participant à la création de 7jours à Clermont.

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