Après une première partie sur le mur nord de la salle, Guillaume Dervaux a poursuivi la fresque sur toute la largeur du mur ouest en juillet pour réaliser une œuvre monumentale en L qui va faire des envieux. L’ALFA n’a pas fini de bicher à la reprise du championnat, et son public avec.
L’artiste
Si vous ne connaissez pas le Clermontois Guillaume Dervaux, vous vous êtes forcément arrêté un jour devant une de ses œuvres pour l’admirer sans savoir qu’il

en était l’auteur, quelque part dans le département ou dans l’Allier, dans une école ou au coin d’une rue. Une de ses dernières réalisations est le magnifique graffiti qui orne le fond des terrains de basket du stade Philippe Marcombes. Autodidacte, Guillaume Dervaux allie ses deux passions : le graff et le basket qu’il a pratiqué plus jeune. Alors, quand le club de l’ALFA Saint-Jacques où il était licencié lui a demandé d’embellir la salle de basket du Centre Sportif Thévenet, rien ne pouvait lui faire plus plaisir. Mais réaliser simplement une œuvre dédiée au club ne lui suffisait pas. Dans sa démarche, il prend toujours soin de faire participer des enfants pour faire découvrir la discipline du graffiti en valorisant l’aspect artistique. À Thévenet, il a collaboré avec les jeunes licenciés de l’ALFA pour réaliser la fresque. À l’écouter, il s’est juste contenté des finitions. Au premier coup d’œil, son coup de bombe, ou son talent — appelez ça comme vous voulez —, saute aux yeux sans avoir besoin de note explicative. « J’ai commencé à faire du tag à l’adolescence. C’était nouveau à l’époque. J’aimais bien le dessin à la base, donc j’ai été attiré par le dessin à la bombe : le tag et le graff. Aujourd’hui, c’est un aboutissement quand on me propose des projets d’une telle envergure. Comme j’étais autodidacte, j’avais des difficultés pour progresser. Par conséquent, j’ai rapidement animé des ateliers pour apprendre la discipline aux jeunes et toutes les valeurs qui vont avec. »
L’œuvre
Cette fresque s’inscrit dans un vaste projet intitulé “Les Mouettes” qui comprendra également un film et un livre, le tout à l’initiative de l’ALFA. Les Mouettes était l’ancien nom de l’association de quartier qui se chargeait entre autres du basket et de volets plus sociaux. « Avec ce projet de fresque, l’idée était aussi de
faire un clin d’œil au patrimoine du quartier pour ne pas oublier l’origine de Saint- Jacques et du club de l’ALFA. » On retrouve intégrés à l’œuvre de nombreux édifices, des maisons, des lieux typiques de Saint-Jacques. « L’idée de départ était de rendre hommage à la Muraille de Chine qui va être détruite afin de la garder en mémoire. Après, on s’est dit qu’il fallait rajouter d’autres édifices emblématiques. J’ai fait des recherches et j’ai découvert que la tour des Liondards est l’immeuble le plus haut du département. J’ai découvert qu’il y avait de vieux édifices comme l’école Jean Zay avec une vraie histoire. Grâce à la revue Horizon Saint-Jacques, j’ai découvert la Villa Hibou, la Villa Leduc, l’ancien cinéma Le Saint-Jacques et évidemment, il y a aussi le CHU, l’église, le square des Liondards ou le CROUS.
Tout ça est représenté sur la fresque. » Les quatre personnages apparaissant dans l’œuvre rendent hommage à la pratique du basket-ball et au club. On trouve dans la première partie réalisée, une joueuse et un joueur pour bien marquer la mixité du club et de l’autre côté, la jeunesse avec une jeune basketteuse et un supporter du club bien connu du milieu du basket clermontois. Le public de l’ALFA est réputé pour sa ferveur. « Quand on vient voir un match à enjeu de l’ALFA, on ressort chaque fois à moitié sourd ! » s’esclaffe le graffeur. La fresque fait au total 170 m 2 , 60 côté nord, 110 à l’ouest. Elle a nécessité 200 bombes de peinture plus de la peinture verte passée au rouleau pour le fond, le vert étant la couleur du club. Ce qui fait environ un quintal de peinture appliqué aux murs. L’œuvre sera inaugurée en septembre, pour la découvrir, il suffira d’assister à un match des filles ou des garçons de l’ALFA, vous en prendrez plein les yeux… et les oreilles. On vous aura prévenu.

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