Pourquoi aimer les Jeux Olympiques ? Certainement pas pour le chauvinisme des foules, exacerbé par les journalistes sportifs hurlant aux exploits des tricolores sans le moins du monde se soucier de l’éthique propre à leur profession.
Pas davantage pour la comptabilité un peu ridicule des médailles, comme si toutes les disciplines se valaient, comme si toutes les breloques pouvaient se comparer. Que pèse, par exemple, un tournoi de football « hybride », sans réelle signification, amputé des meilleurs joueurs planétaires ? Que dire du tennis ou du golf où un titre olympique ne vaut pas grand-chose par rapport à la dimension d’une victoire dans un tournoi majeur ?
Inflation égale dévaluation
Ce n’est pas la multiplication à l’infini de disciplines pittoresques sinon insignifiantes qui donne du relief aux Jeux Olympiques … Elle participe au contraire à la dévaluation de la valeur des médailles et à la démagogie ambiante. Fallait-il vraiment ajouter le basket 3X3 au sport originel ? Un champion olympique de breakdance ? Il ne manquait plus que cela… Les J.O d’hiver 2030, attribués à la France, verront-ils le lancement du breakdance sur glace ?
Un héritage
Bref, il y a beaucoup à dire ou à réfléchir sur le développement échevelé et systématique des rendez-vous olympiques comme sur le coût astronomique des installations qui les accueillent. Mais il demeure heureusement la valeur symbolique de l’événement, sa permanence, ses traditions, la récompense de l’effort, l’éloge de la jeunesse, l’incertitude liée au sport, l’esprit festif. Et plus encore la rencontre des peuples, des nations, des continents, en dépit de leurs différences et des heurts de la géopolitique. Accueillir à la fois des athlètes israéliens et iraniens, n’en déplaise au député de la France Insoumise, Thomas Portes, reste la nature même de la manifestation planétaire, héritière de la Grèce antique quand la trêve olympique (ou trêve sacrée) appelait à l’arrêt des conflits entre les nations.
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