5 mètres de large, 3 mètres de haut, les dimensions d’Évocation des savants d’autrefois sont quelque peu hors norme. C’est pour décorer la Faculté des Sciences et des Lettres de Clermont-Ferrand, que l’État a commandé ce tableau en 1937 à Yves Brayer qu’il ne faut confondre avec son frère Alain Brayer qui fut le professeur de nombreux élèves de l’école des Beaux-Arts de Clermont. A cette époque, le gouvernement du Front Populaire souhaitait soutenir la création en consacrant 1,5 % des crédits alloués pour la construction des établissements d’enseignement supérieur et d’enseignement technique à des travaux artistiques. Le tableau est caractéristique de l’image de la modernité heureuse et optimiste telle qu’on la fantasmait dans les années 30. Elle foisonne de portraits symboliques et d’allégories, portés par les savoirs et les recherches scientifiques, l’industrie et le développement touristique. Le temps passa à l’Université et ce tableau, pourtant de bonne taille, disparu au grès des évolutions du bâtiment et tomba dans l’oubli. En 2018 il fut redécouvert à l’occasion de travaux sur le site historique de l’avenue Carnot.
Trois ans de restauration, deux ans au MARQ
Suite à la redécouverte du tableau, trois ans ont été nécessaires pour le déposer, le restaurer puis le tendre sur un nouveau châssis. Cette restauration a été pilotée par l’Université Clermont Auvergne. Les différentes étapes ont été suivies et documentées via l’atelier multimédia du Service Université Culture. Avec l’accord du Centre national d’art contemporain, Évocation des savants d’autrefois vient d’être installé pour deux années dans l’espace détente de l’atrium du Musée d’Art Roger Quilliot. En 2024, le tableau sera « restitué » l’Université Clermont Auvergne et prendra place dans la Salle des Actes de l’École de Droit.
Évocation des savants d’autrefois, Yves Brayer, 1938, huile sur toile. Dépôt du CNAP au Rectorat de l’Académie de Clermont-Ferrand, prêt au MARQ, Clermont Auvergne Métropole, jusqu’à fin 2023
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