Oubliées les deux années perturbées par la crise sanitaire. La 45e édition du Festival du Court Métrage de Clermont va ouvrir ses portes, ce vendredi 27 janvier, pour une version 100% en salle, qui mettra à l’honneur la production cinématographique taïwanaise et proposera une rétrospective consacrée à la libido. Quelques heures avant la séance d’ouverture, nous avons rencontré Eric Roux, président de Sauve qui peut le court métrage, ravis de retrouver, enfin, le caractère festif du festival et de pouvoir faire vivre la manifestation en dehors des salles de projection où seront proposées cette année, 70 programmes, toutes sections confondues.
7 Jours à Clermont : Comment s’annonce cette 45e édition du festival ?
Eric Roux : Après 2 ans fortement impactés par le Covid, c’est un peu la fête… la fête parce que l’on souhaite retrouver des taux de fréquentation identiques à 2020 et aussi parce que le festival va être en ville dans différents espaces… Aujourd’hui ce qu’il y a de formidable, et même s’il y a des salles un peu à droite et à gauche, c’est que le festival est vraiment concentré entre la Maison de la Culture, La comédie, le gymnase Fleury, la salle Cochon et les Grandes Tables de la Comédie.
7JàC : Le festival s’est finalement réapproprié le quartier ?
E.R : Totalement. Il ne faut pas oublier qu’avec nos 45 ans, on sort de l’adolescence. On est devenu adulte et on va assumer le fait que l’on est l’un des festivals les plus importants en Europe et dans le monde consacrés à ce type de format. On va être fier des nombreux spectateurs qui viennent voir les sélections élaborées par les équipes de Sauve qui peut le court métrage mais on ne va pas basculer dans le « paillettes, tapis rouge et robes de soirée » bien évidemment. On va pouvoir faire une vraie fête populaire avec ce repositionnement dans ce quartier de La Comédie dans lequel on a pas pu vivre pleinement depuis 2021. 2023 est enfin la première année où l’on sera les locataires, pendant une semaine, de cette zone de la ville dont on va faire un vrai spot du festival.
7JàC : En dehors des projections, la fête tient une place de choix dans le festival ?
E.R : Le festival va occuper un lieu, (Le Lieu-dit rue Fontgiève). Avec Dark Lab, le groupe de brasseurs de bière, Biscuit Productions (ndlr agence de création visuelle film et musique sous la direction artistique de Yannick Demaison & Alexis Magand.) va assurer la mise en scène et proposer jusqu’à 4 heures du matin, une programmation, un accueil, des « coup à boire », des choses à grignoter, une manière de prolonger les projections en salle pour discuter avec des réalisateurs, peut-être des jurys… et puis à notre suggestion, les Grandes Tables de la Comédie vont accueillir Andy, un chef taïwanais en résidence durant toute la durée du festival. On va donc pouvoir goûter de la cuisine asiatique, en particulier les baos qui sont typiquement taïwanais. Et il y a, bien-sûr, toujours le guide des restaurants pour l’ensemble des festivaliers, qui permet de casse-croûter ailleurs dans Clermont. A Clermont, le festival n’est pas quelque-chose qui vient se plaquer à la vie de la ville, et ce dispositif renforce cette relation intime de cinéphile entre le public et le festival.
7JàC : C’est ce qui permet d’apporter au festival un côté populaire ?
E.R : Oui c’est quelque-chose qui me passionne. Quand je parle de culture populaire en évoquant le festival de Clermont, je pense forcement à la relation qu’il y a entre le public et les gens qui font la sélection et les programmes. Il y a une éducation populaire qui se met en route pour prendre possession d’une lecture du cinéma et par voie de conséquence d’une passion, d’une découverte du cinéma au travers de tous ces films qui sont présentés chaque année en formats courts et ce depuis 45 ans.
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