Accueil » Vie publique » Cure de jouvence pour le tramway clermontois
Nouvel intérieur du tram / Photo 7 Jours à Clermont
Nouvel intérieur du tram / Photo 7 Jours à Clermont
Vie publique

Cure de jouvence pour le tramway clermontois

Le tramway de Clermont est déjà arrivé à la moitié de sa vie théorique. Durant 4 ans, les 25 rames en circulation vont, tour à tour, faire l'objet d'une révision complète et d'une remise à niveau. La première rendue à l'état neuf entrera en service mercredi prochain.

C’est en novembre 2006 que le tramway est entré dans la vie quotidienne des Clermontois. Les 25 rames qui circulent quotidiennement entre Les Vergnes et la Gare de la Pardieu ont été mises en service entre 2006 et 20o8. Elles doivent aujourd’hui bénéficier d’un programme de révision dit « mi-vie » destiné à vérifier l’ensembles des organes afin de garantir aux usagers, la fiabilité, la sécurité et le confort. Toutes les rames vont bénéficier d’une grande révision dans les ateliers clermontois des ACC M, entreprise bien connue notamment pour son travail de restauration de l’Orient-Express. Une rame ayant bénéficié de cette cure de jouvence vient tout juste d’être livrée et sera remise en service sur le réseau, mercredi 15 mars. Elle est la première d’un programme qui va s’étaler sur quatre ans.

Une révision règlementaire

Cette rame a été complètement démontée, pièce par pièce, même les petites, et elle a été reconstruite. En plus du changement des pièces obsolètes, nous avons réaménagé l’intérieur pour qu’il soit plus accueillant et que les usagers aient encore plus de plaisir à monter à bord. Bien souvent les usagers restent près des portes, alors pour les inciter à rentrer davantage, nous avons éclairci l’ensemble avec un nouveau plafond décoré, de nouveaux luminaires à LED, des couleurs plus claires, je crois que l’ensemble est réussi » explique François Rage, président du SMTC.  « La réglementation nous impose de faire cette révision après 15 ou 17 ans de service et avant l’atteinte des 900 000 km ».

Une seconde vie

Gros plan tram / Photo 7 Jours à Clermont
A l’extérieur, pas de changement visuel

Le système sur pneus Translohr, retenu à l’époque par l’équipe de l’ancien maire Serge Godard, était le premier de ce type à être mis en service dans le monde. Personne n’avait donc de recul sur la fiabilité du matériel et cette visite mi-vie était un peu un saut dans l’inconnu. « Lorsque l’on commence à démonter une rame de tramway, pièce par pièce, on a des inquiétudes, la peur de constater une malfaçon ou quelque-chose d’abimé dans la structure » révèle François Rage « La bonne surprise est que l’on a trouvé l’ensemble des dispositifs usés de façon normale. L’ensemble du câblage a été remplacé, toutes les cartes numériques, l’ensemble de la visserie… 55 000 pièces ont été changées, du petit boulon au siège, de façon à redonner une seconde vie à cette rame ». La totalité du programme coûtera plus de 30 millions d’euros, (1,4 m€/rame) une somme budgétée dès l’achat du matériel par le SMTC, puisque cette révision fait partie du cycle de vie du matériel. « Dans 17 ans, les élus en place devront se poser la question de la fin de vie de ce tram. On pourra toujours décider de prolonger, comme cela se fait dans d’autres industries, ou alors de changer de système. J’étais la semaine dernière à Nancy où ils ont remplacé un tram sur pneu qui ne fonctionnait pas par un trolleybus. Donc tout est possible, mais je pense qu’un tram est qualifiant pour une métropole ».

Du matériel très sophistiqué

Thierry Cézard, DG ACC M / photo 7 jours à Clermont
Thierry Cézard, DG ACC M / photo 7 JàC

« Chez ACC M, on démonte absolument toutes les pièces de la rame, chacune d’elles est vérifiée dans sa capacité physique à être remontée ou à devoir être remplacée. On regarde le vieillissement et les caractéristiques techniques et on prend la décision : la reposer, la réparer ou la remplacer » explique Thierry Cézard directeur général d’ACC M. « L’état de l’usure de la rame était assez prévisible mais malgré tout, certaines pièces que l’on soupçonnait de devoir être remplacées peuvent être simplement réparées, mais l’inverse est vrai aussi. C’est un matériel très sophistiqué et en même temps qu’on le rénove, SMTC et  T2C nous demandent d’apporter des améliorations pour les conforts des passagers autant que pour le confort des opérateurs de maintenance. Cela nécessite pas mal d’évolutions et notre bureau d’étude à beaucoup travaillé pour démontrer leur faisabilité puis leur mise en œuvre dans le respect du design initial de la rame qui nous contraint ». ACC M qui est un spécialiste du train, a du s’adapter à la technologie particulière du Translohr. « Pour nous c’est la difficultés mais c’est aussi l’intérêt de cette opération, parce que pour ACC M, comme pour toute entreprise, il est important de se diversifier et de s’adapter à l’évolution technologiques. De plus on doit composer avec la mobilité durable et l’environnement car un tram sur pneus c’est aussi une question de confort pour les usagers mais aussi pour les riverains. L’histoire de notre entreprise était surtout liée au ferroviaire lourd et depuis quelques années, on se développe beaucoup sur les métros et les tramways. Cette opportunité offerte par Clermont et le SMTC va constituer pour nous, une première référence pour les tramways et en particulier les tramways à pneus ». conclut Thierry Cézard, conscient que 175 rames Translhor circulent dans 6 villes* dans le monde, réunies dans un « cercle des utilisateurs », à l’exception de Shanghai.

*Clermont, Paris, Medellin, Padoue, Venise, Shanghai, Tianjin

À propos de l'auteur

Olivier Perrot

Pionnier de la Radio Libre en 1981, Olivier Perrot a été animateur et journaliste notamment sur le réseau Europe 2 avant de devenir responsable communication et événements à la Fnac. Président de Kanti sas, spécialisée dans la communication culturelle, il a décidé de se réinvestir dans l'univers des médias en participant à la création de 7jours à Clermont.

Commenter

Cliquez ici pour commenter

Sponsorisé

Les infos dans votre boite

Sponsorisé